Écoutez l'enregistrement "pot-de-caste" de cette chronique :On m’avait amicalement convié à venir participer ce 19 novembre à un Congrès à Berlin. Les conservateurs russes y évoquent en compagnie de représentants des partis de droite, français et allemands, leur relation avec l’Europe.
L’idée de fond, la perspective à long terme et la nécessité permanente, de cette relation continentale me paraissent en elles-mêmes certainement plus intéressantes que tel ou tel discours politique conventionnel, ou circonstanciel entre représentants des appareils gouvernementaux de la CDU allemande et de l’UMP française.
Le 16 novembre, recevant à Paris le Premier ministre russe, M. Victor Zoubkov, que l'on dit présidentiable, le chef de l'État français affirmait nettement "sa volonté de travailler avec M. Poutine et d'entretenir à titre personnel avec M. Poutine et avec la Russie des relations confiantes et amicales" (1). Nous verrons donc, dans l'avenir, ce qu'il convient de penser de tels discours officiels.
1. Mais tout d’abord entendons-nous sur le mot de conservateur
"Les mots, nous dit Pareto, sont les étiquettes que nous collons sur les choses." Quand on mesure les effets catastrophiques des utopies totalitaires s’emparant du mot de révolution au cours du XXe siècle on ne peut que chercher à leur opposer un concept, et surtout un faisceau de convictions antirévolutionnaires actives. Dès le XIXe siècle avant d'être lui-même chassé de Vienne Metternich envisageait la nécessité d'une force de gouvernement capable de s'opposer aux éléments révolutionnaires.
Pendant très longtemps donc nous nous sommes préoccupés en occident de l’idée d’une révolution en sens contraire du communisme, comme on avait pu penser en termes de contre-révolution face à la Terreur robespierriste, puis à l’époque des guerres napoléoniennes qui ont endeuillé l’Europe. Cette vision fausse a été analysée par l'un des plus importants observateurs du phénomène : Jacques Mallet du Pan (1749-1800), aujourd'hui bien oublié.
La phrase la plus digne jamais écrite au sujet de la furie jacobine a le mérite de la brièveté. Les amis de la littérature russe la connaissent puisqu’elle se trouve dans la grande fresque de Tolstoï consacrée à la Guerre et la Paix : "Tu es un monstre, Napoléon". On n'y ajoutera rien.
Non, aucune utopie terrestre, ni l’Égalité, encore moins la Liberté, ne mérite la dénaturation sanglante, à laquelle se sont employées successivement nos diverses révolutions et contre-révolutions rouges, brunes ou noires.
Cette conclusion nous amène donc à revoir entièrement toutes les déductions, toutes les certitudes systématiques, toutes les abstractions philosophiques tendant à transformer radicalement et matériellement le monde pour assurer de force le bonheur de l'Humanité.
Le génie millénaire du christianisme orthodoxe n'est donc pas d'y participer en sous-traitance, sous la tentation de faire du social en transformant les pierres en pain.
Le mot de conservateur s'entache d'une mauvaise presse. Il rencontre le discrédit que lui infligent les modes changeantes dont leur destinée les invite constamment à se démoder. Il peut se prévaloir du grand héritage des sagesses les plus anciennes, celui d'un Aristote rectifiant la part d'irréalité de Platon, celle de Lao-zi comparant le gouvernement d'un vaste peuple à une grande poêle dans laquelle on cuisinera, de manière obligatoirement lente, habile et prudente, une foule de petits poissons.
Si cependant sous le mot conservateur on entendait dissimuler une nostalgie quelconque pour les héritages putrides, comme on le voit parfois dans nos médias de la confusion, si l'on devait confondre conservatisme et maintien des réglementations socialistes, comme on le fait souvent en France, il faudrait en trouver évidemment, sans ambiguïté un autre.
Mais plus sérieusement je me souviens d’une tribune libre lue dans cette étrange période des années 1985-1990 qui prétendait se vouer à la "Perestroïka", à la reconstruction, dans Les Nouvelles de Moscou, lues alors avec avidité dans leur version française : on déboise plus rapidement une forêt qu'on ne la fait repousser. Profitons donc du voisinage de la Sainte-Catherine où le proverbe français nous dit que "tout bois prend racine" pour planter nos petites espérances.
2. Coût et leçon des politiques passées et nécessité d'une vision d'avenir.
Oui nous espérons donc que la Russie va se joindre à la famille des nations occidentales, sa famille naturelle de nations, nous l'espérons pour l'Europe.
Depuis Paris, nous ne pouvons, certes, juger sérieusement de la politique russe, pas plus d'ailleurs que de la politique allemande et je me garderais de donner la moindre leçon à mes interlocuteurs russes ou allemands.
On peut tirer cependant certaines conclusions objectives de quelques observations douloureuses de l'Histoire passée.
Pendant des années la politique extérieure de l’Union soviétique, lancée par le léninisme, annoncée dès 1913 dans le texte fameux "Orient avancé, occident retardataire", définie par Radek et reprise ensuite par le stalinisme s’est fondée sur les fraternités idéologiques avec les révolutionnaires du monde entier.
Dès 1920 d’ailleurs cette politique du Komintern s’est trouvée dirigée :
- A/ Contre les Alliés victorieux de 1918, jugés désireux d'étrangler, je cite Radek "la révolution bolchevique, mais aussi le peuple allemand et le peuple turc"
- B/ Donc contre le système des traités découlant de celui de Versailles, qui domina la situation de l’Europe jusqu’en 1939,
- C/ Et particulièrement aussi, dans le Proche orient, contre celui signé à Sèvres en 1920, dont les immortels principes se virent balayés dès le traité de Lausanne de 1923.
Dès lors qu’il s’est agi de soutenir les révolutions de l’orient puis celles du tiers-monde, cette politique purement idéologique a coûté matériellement très cher à l'économie russe et au peuple russe qui a soutenu à bout de bras les échecs industriels cuisants des "pays frères" : subventionnés largement et généreusement depuis Moscou ces petits pays n’utilisaient le mot d’amitié qu’à proportion des espérances de subsides correspondant. Le sucre et les cigares des aventuriers de La Havane n'ont pas dû beaucoup nourrir, je crois, le développement des espaces sibériens.
Rappelons d'ailleurs au besoin la contradiction profonde entre les écrits de Marx et Engels, d’une part, et cette pratique d’autre part.
Et cette promiscuité inaugurée à partir du congrès de Bakou entre une nation héritière d’une aussi haute culture et les brutes épaisses brandissant leurs sabres au nom des peuples de l’orient, et parfois même de l'islam, me semble n'avoir rien rapporté de durable.
Ne perdons pas de vue que la France, elle aussi, s'est inoculée à ses frais une action tiers-mondiste profondément dommageable, y compris pour les pays d'Afrique, et que cette déperdition d'énergie, de capitaux et de substance s'est opérée au nom de l'idéologie.
Mais, en dehors de ces cas, s‘agissant d’un pays comme la France au contraire, ou de l’Allemagne, selon les circonstances et les aléas de l’Histoire les relations entre nos pays, y compris à l’époque soviétique, ont été dominées d'abord, par des considérations d’ordre géopolitique, beaucoup plus qu'idéologiques.
Parler d’amitiés et d’alliances traditionnelles fait cependant partie des facilités oratoires stériles. On devrait y renoncer et elles ne devraient plus tromper personne. J’ai ainsi hérité d'une jolie statuette familiale en "barbotine" évoquant l’alliance franco-russe nouée à partir de 1892. Oubliant ses mobiles circonstanciels, sans trop faire non plus attention aux conséquences terribles en 1914, décrites dans la Roue rouge de Soljénitsyne, j’aime conserver dans mon bureau cet objet symbolique.
Mais je n’ignore pas non plus que les deux hauts lieux de la présence russe à Paris, chers à tous les orthodoxes français et aux amis occidentaux de l'orthodoxie, qui se recrutent parmi les plus fervents des chrétiens, des gens de toutes origines, se situent cocassement l’un rue de Crimée, l’autre rue Daru. Daru, médecin de la Grande Armée ! Effaçons le souvenir de ces deux guerres déplorables entre nos deux pays. En son temps Pierre-Joseph Proudhon dénonçait dans la guerre de Crimée son caractère "antigrec" : je ne puis évidemment que souscrire à cette dernière condamnation, et à son argumentaire implacable. Comment un quart de siècle après la glorieuse bataille de Navarin, où l'alliance franco-anglo-russe mit fin en 1827 aux atrocités ottomanes dans l'Archipel et le Péloponnèse, la France et l'Angleterre ont-elles pu se retrouver, de la sorte, soutiens de l'obscurantiste Turquie contre leur ancienne alliée russe ? Il faut reconnaître qu'en France cette alliance cynique et retournée a heurté la conscience d'un nombre considérable d'esprits libres.
3. Attachons-nous à la définition de nos vœux à long terme
La politique concrète et immédiate des États ne saurait sans doute confondre rêve et réalité.
On ne saurait accepter d'un gouvernant qu'il sacrifie complètement le court terme au long terme, fût-il le plus pertinent. Dans une démocratie on se trouve même, pratiquement toujours, en présence d'une impossibilité. Une Margaret Thatcher a pu savoir sacrifier, d'une manière totalement impassible, très britannique, toute popularité pendant les deux premières années de ses mandats cherchant à ne gagner les élections suivantes qu'à la quatrième ou cinquième année de sa législature, encore n'a-t-elle pu agir de la sorte que pendant une dizaine d'années. Cette femme a redressé certes la Grande-Bretagne entre 1979 et 1990. Mais en général la plupart de nos dirigeants, tétanisés devant les humeurs médiatiques et les sondages d'opinion, se trouvent astreints à une gymnastique beaucoup plus sommaire, au mépris bien souvent du mandat confié par les électeurs. Ceci nous amène à rendre hommage, en tant que conservateurs, à la constitution empirique et non écrite du Royaume Uni.
Les gazettes de Paris ne nous cachent pas que la Russie se prépare à une échéance électorale. Pour ce très court terme l'on ne peut que se réjouir d'y voir le communisme à moins de 17 % des intentions de vote.
En revanche aux intellectuels, et aux citoyens il est permis non seulement de rêver, mais plus solidement de se préoccuper d'Histoire prospective, de construction de l'avenir. Le long terme doit nous importer alors infiniment plus que le court terme, le jeu fugace des opinions et des personnalités, fussent-elles les plus brillantes. D’ailleurs, à courte échéance, qui donc prévoyait il y a un quart de siècle ce qu’il allait advenir de l’immense ensemble eurasiatique de la défunte URSS, ou, à l’inverse du bouillonnement du monde musulman ? Qui, donc prévoyait naguère que l’Inde serait en passe de devenir le pays émergent extraordinaire que nous commençons à percevoir. Les futurologues, au contraire, nous annoncent ainsi toujours des événements qui ne se produisent pratiquement jamais. Vous connaissez sans doute la plaisanterie, à moins qu’elle ne circule pas à Moscou ou à Berlin quand nous disons : "le Brésil un pays de grand avenir, depuis très longtemps, et qui le restera encore longtemps".
4. La Russie membre à part entière de notre famille.
Le but à long, et même à moyen terme, sera d'arrimer la Russie comme membre à part entière de la grande famille qu'on appellera occidentale au sens très large du terme puisque depuis les années 1970 nous avons pris l'habitude d'y faire figurer le Japon. Un pas essentiel a été effectué en faisant entrer la Russie dans le G8; sa vocation trouvera sa place probablement aussi dans l'OTAN redéfini.
Aux côtés du pays du Soleil Levant, comme de l'Amérique du nord et de l'Europe occidentale, il s'agit bien d'un club civilisé, appelé à s'élargir bien sûr mais dont l'adversaire actuel demeure bien la horde terroriste qui frappe indistinctement dans le Caucase que dans le Cachemire, sur les tours de Manhattan comme dans le métro de Paris, n'épargnant pas plus l'Angleterre, et dont même les Chinois civilisés ont commencé à tâter la mesure dans leur partie de "Turkestan", le Sin-kiang.
Le seul obstacle permanent à une telle perspective nécessaire cela portait un nom. Cela s'appelait le communisme international, malencontreusement installé entre 1917 et 1991 à Moscou, comme la révolution a pollué Paris et endeuillé l'Europe entre 1792 et 1815.
5. L'interlocuteur européen.
Car l'interlocuteur c’est l’Europe occidentale et non la seule France toujours hélas entachée de l'héritage jacobin.
Il existe certes divers débats au sein de l’Union européenne, et vous ne l’ignorez pas.
Les discussions en cours portent par exemple sur le degré de symbolisme attaché aux institutions en cours de consolidation. Faut-il ou non inscrire le drapeau ou l’hymne à la Joie dans un texte à prétention définitive ?
Nous savons bien que les constitutions les plus durables ne reposent pas sur l’écrit mais sur la pratique. Elles durent quand elles conviennent aux peuples et aux époques qui les ont produites. Elles gagnent donc, quand elles tiennent à y faire référence à reposer sur des textes brefs et clairs à évolution lente et empirique. Constater cela fait aussi partie de la philosophie conservatrice. Ah ! Quant à elle, la philosophie politique révolutionnaire préfère à coup sûr de prétendues constructions définitives.
Mais nous devons savoir plusieurs choses
- Tout d'abord chacun doit prendre conscience de ce que pratiquement l'idée d'une coordination de plus en plus effective de la politique extérieure de l'Europe est devenue incontournable. Elle ne trouve pratiquement plus d'autres obstacles que les réticences un peu corporatistes et surannées de fonctionnaires du Quai d'Orsay et du Foreign Office réticents à la mise à disposition du futur haut-commissaire et vice président de la Commission de moyens trop substantiels à leur détriment. Certes, on ne l'appellera plus, ou pas encore, "ministre des affaires étrangères" comme on l'avait prévu dans le texte du projet éphémère bloqué depuis 2005. Cela fait désordre un ministre en l'absence d'un gouvernement. Ministre en latin cela veut dire "serviteur". Mais l'important est que la chose devient indiscutable. L'énorme bloc de 492 millions de citoyens, et de consommateurs, ne peut plus penser à long terme sa diplomatie comme divisible par 27, et encore moins les moyens militaires dont on ne saurait trop oublier qu'ils constituent l'ultima ratio de la politique internationale. Je ne suis pas en mesure de savoir ce qu'il en est exactement de l'idéologie dominante en Allemagne, mais je constate que la France voit encore le monde avec des lunettes roses. À tort ou à raison l'Europe pourra intervenir de manière moins désincarnée. Aujourd'hui elle en est encore aux balbutiements de la jeunesse ; un certain nombre de nouveaux adhérents sont en cours de ralliement à un espace commun. Les récentes élections polonaises l'ont prouvé. Soyons certains que les jeunes générations qui bénéficient du programme Erasmus, qui voient se transformer les grands espaces mondiaux, la Chine, l'Inde voire l'Amérique latine ou l'Afrique ont parfaitement conscience que les guerres intra-européennes appartiennent à un passé révolu.
L'euroscepticisme, comme on l'appelle à Londres, pourra ramener le rythme de l'évolution à plus de modération, à plus de raison conservatrice, il ne l'empêchera pas.
Or nous le disons fortement, dans le même temps : l'idée essentielle pour nous sera que cette Europe se construise avec la Russie, et certainement pas contre elle, pas plus qu'elle n'a jamais eu vocation non plus à développer son unité contre les Etats-Unis. Cette certitude, cette nécessité avancera d'autant plus dans un avenir proche, que Moscou cessera définitivement de faire l'objet, et/ou de prêter le flanc par telles ou telles erreurs de communication, à sa propre diabolisation.
6. Pourquoi et comment la France est devenue le maillon faible
En fait nous gagnerions tous à réfléchir aux erreurs historiques de la France. Elle s'est révélée incapable depuis 1815, donc depuis 192 années, d'effacer les traces funestes de la révolution jacobine. En deux siècles elle s'est vue pratiquement rayée de la carte, reléguée au rang de puissance très secondaire, presque anecdotique.
Les travaux historiques inégalés de Beau de Loménie l'ont démontré. La nostalgie et l'idéologie des guerres révolutionnaires et napoléoniennes furent entretenues par les dynasties bourgeoises issues des acquéreurs de biens nationaux. Or, cela forme aujourd'hui encore le soubassement de l'idéologie nationale autodestructrice française.
On doit par exemple s'attacher à comprendre que l’idéologie faussement égalitaire, comme le centralisme des jacobins, comme la dénatalité, devenue aujourd'hui natalité importée, se sont révélées destructrices de la substance française. Et qu'elles le demeureront aussi longtemps que dans toute l'Europe, jusqu'à l'Oural et même jusqu'à Vladivostock, la sagesse et la liberté ne l'auront pas emporté sur la fureur totalitaire et sur l'utopie. Voila ce que je voudrais développer.
JG Malliarakis
Notes
- Reuters du 16 novembre 2007 à 18 h 36.
Et pourquoi pas une petite ligne de publicité de bon goût…… pour les Éditions du Trident.
... pour charger et imprimer la circulaire de nouveautés de décembre
... et un bon de commande.
Beau texte, empli d'optimisme... Optimisme, et non utopie... Cela dit, pour ce qui est de la fin, on constate, hélas, qu'aucun chef de file politique n'ose évoquer autre chose que cette "république" destructrice de la patrie... Avec une sage prudence d'ailleurs, car les français dans leur ensemble sont trop bien endoctrinés pour songer sans raillerie à une autre réalité politique...
Rédigé par : Roucourt | lundi 19 nov 2007 à 14:55
Ça c'est un article! Pour ma part, il va de soi que nous aurions tout intérêt à nous rapprocher de nos amis slaves, qui ont quand même bien morflé ces dernières décennies, et qui méritent, en toute humanité, de nous rejoindre sur d'autres bases que celle de la lutte des classes. Sauf, si les classes en questions sont des classes de mauvais élèves de la liberté individuelle, de l'entreprise individuelle, de la gratification de l'entreprise individuelle...à chacun ses progrès. Et puis les dolicocéphales blondes avec des tresses me font tourner la tête. Et puis nous avons un ennemi commun. Alors, prêts à échanger un ragoût contre un kougloff, plutôt qu'un kebab? PMS.
Rédigé par : minvielle | lundi 19 nov 2007 à 16:24
Puisque l'on nous parle de "podcast", es-ce que l'on pourrait nous en donner l'adresse?
Voila le lien
http://lumiere101.com/2007/11/19/adresse-aux-conservateurs-russes/
Rédigé par : Mehmet 2 | mardi 20 nov 2007 à 08:41
Je ne sais pas qui a ajouté le lien ci-dessus. Je l'en remercie sauf que cela ne répond pas à ma question.
J'avais demandé le lien pour les podcats de ce blog que je pourrais mettre dans itunes.
Petite réponse
Le pot de caste de cette chronique est installable à partir du site (il ya un bouton I Tunes)
http://lumiere101.com/
Cordialement
Constantin Dragases pcc Jean-Gilles Malliarakis
Rédigé par : | mercredi 21 nov 2007 à 10:52