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Ce 3 octobre Le Figaro publie une "note préliminaire" de l'Autorité des marchés financiers particulièrement accusatoire pour les dirigeants du groupe EADS. Ils se seraient ainsi donc rendus coupables d'un "délit d'initiés massif". Et, nous dit-on, l'Etat connaissait la situation.Je rassure mes amis lecteurs et auditeurs. Cela se passait bien sûr sous la présidence de Jacques Chirac et le gouvernement de Dominique de Villepin. Le document de l'AMF vient d'être transmis au parquet de Paris. Il conclut à "un délit d'initiés massif commis entre novembre 2005 et mars 2006, avant que les difficultés d'Airbus ne soient rendues publics et que l'action d'EADS s'effondre".
Or, selon le Figaro, "le ministère des Finances également informé des difficultés à venir, a pourtant donné, à l'époque, son feu vert à la vente des actions détenues par Lagardère". L'AMF s'est concentrée "sur les seuls hauts dirigeants d'EADS et Airbus, et les actionnaires du premier, soit 21 personnes" et on apprend de la sorte que "14 des 21 personnes n'avaient jamais vendu d'actions avant novembre 2005", ceci étant pour l'AMF une "preuve de l'absence de confiance dans la poursuite et la progression du cours".
Le point à relever principalement selon moi, est la présence officielle de l'Etat central français actionnaire à 15 % d'EADS. Administrativement il est représenté par l'Agence des participations de l'Etat.
Ainsi, à l'issue d'une réunion en décembre 2005 entre dirigeants d'EADS et l'APE une note aurait été envoyée à Thierry Breton, alors ministre des Finances, lui signalant "qu'il était opportun pour l'Etat de profiter de la valorisation du titre de l'époque qui n'intégrait que les nouvelles positives de l'exercice écoulé et de proposer au ministre une cession partielle de la participation de l'Etat".
C'est de cela que je suggère une conclusion urgente. La séparation du capitalisme et de l'État, entraînant la disparation du système dit de l'économie mixte, me paraît la seule solution morale. Ceci s'impose tant du point de vue de la vie des affaires que de celui d'une institution dont le rôle doit se concentrer sur les tâches dites régaliennes, aujourd'hui abandonnées à des corporations administratives incontrôlées dont le meilleur ou le pire exemple nous est fourni par une certaine magistrature syndiquée.
La citadelle Bercy doit répondre de l'affaire EADS. Car sans oublier non plus toutes les belles illustrations du chiraquisme comme M. Forgeard on se souviendra l'évaluation globale des plus values réalisées dans cette seule opération et qui porteraient selon Le Figaro, sur 90 millions d'euros. Dans de telles conditions les ministres intègres du théâtre romantique se muent en fripons de finance et en serviteurs prévaricateurs. Cette réalité de l'étatisme échappe peut-être encore à certains admirateurs du modèle hexagonal. Il me paraît grand temps de leur ouvrir les yeux.
JG Malliarakis
Une liberté tendancieuse
J'apprécie généralement vos commentaires politiques, par contre cet avertissement à l'égard de ceux qui interviennent dans votre weblog: " Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaîtront pas sur ce weblog tant que l'auteur ne les aura pas approuvés"
Cet avertissement est indigne chez ceux qui prétendent se battre pour la liberté d'expression et qui paradoxalement l'interdisent chez eux dans leur propre site !!!
On accepte donc que des " béni oui ! oui ! " A quoi donc sert d'appeler à des commentaires, s'ils ne doivent se conformer qu'à ce que vous affirmez sous peine d'être répudiés par un censeur autoprotectionniste, qui avoue ainsi sa faiblesse !
Il me semble que lorsqu'on veut donner des leçons aux autres, on devrait au moins pouvoir les accepter pour soi-même !
Vous souffrez d'un mal bien Français, et vous n'échappez malheureusement pas à la règle !
Cordialement
RF
Petite réponse
Il vous aurait suffi de vous reporter aux commentaires publiés en bas des articles de cette chronique pour faire honte à la leçon de liberté que vous prétendez pouvoir me donner.
Vous ignorez sans doute la législation française.
J'accepte même les messages injurieux à mon égard. y compris le vôtre que je serais fondé à prendre pour tel..
J'écarte les messages provocateurs, diffamatoires ou illégaux.
Il m'arrive quand j'en ai le temps de corriger les fautes d'orthographe.
Faute de quoi la loi m'en attribue, en tant qu'éditeur, la responsabilité juridique.
En 9 mois cette année, j'ai écarté 0,3% de messages + un ou deux "messages personnels" postés par erreur.
Rédigé par : Féjan René | mercredi 03 oct 2007 à 14:07
Cher René, un mal bien français, lui, est de râler en voulant avoir raison. Hormis les chiffres ridicules concernant les courriers écartés, il me semble normal, à moi, si j'étais à la place de notre éditeur (je désigne m. Malliarakis par la qualité précise qui l'honore ici) de ranger certains textes malsains, car certaines personnes ont une morale, légèrement supérieure au droit, issu d'une expérience de la vie et du dialogue. Il va de soi qu'un courrier trop désobligeant ou vulgaire saurait encourager une cohue de talents divers en ces domaines. J'ose croire que vos propos sont écrits à chaud, dans la tiédeur d'une indignation toute éprise de liberté, mais cependant, la politesse voire la délicatesse est une vertu qui m'apparaît être un des apanages de ce blog. Courtoisement vôtre, P.Minvielle.
Rédigé par : minvielle | jeudi 04 oct 2007 à 16:53
Rude semaine pour les "hommes de la spoliation" : condamnation pour malversations d'un ancien meneur de grèves arrivé à la tête d'une entreprise en difficultés grâce à la protection d'un ministre, mise en examen d'un dirigeant patronal que l'A.F.P. nous dit soupçonné de financement occulte d'organisation(s) syndicale(s) et, pour finir (?), la pantalonade E.A.D.S. qui nous ramène aux jours pas si lointains des "copains et des coquins". Sale temps pour les cloportes...
Rédigé par : Philippe JOSSELIN | vendredi 05 oct 2007 à 11:41
Vouloir que les commentaires ne soient pas modérés est soit de l'angélisme, soit de l'inconscience juridique.
Pour revenir au sujet, le contrôle d'EADS étant partagé entre Français et Allemands (faisant passer le contrôle français d'Airbus de 60% à 50% ...) on peut aussi se poser la question hors d'un cadre strictement français. Le système même de stock option, initialement créé pour permettre aux PME en forte croissance de retenir leur personnel sans mettre leur trésorerie en danger, a été dévoyé. Cela n'excuse rien, mais je souligne cet aspect structurel essentiel.
Rédigé par : gros chat | dimanche 07 oct 2007 à 00:53
Quelque soit la nature du "Blog", même totalement technique, on trouve toujours des malades pour venir poster !
Le rôle du modérateur est justement de faire le ménage pour éviter ce genre de trace incitatives à un epollution plus grâve, C'est le rançon sans doute d'une grande liberté accordée sur le Net
Rédigé par : Clavier | mardi 09 oct 2007 à 09:10
Bon, je vais pas être hors sujet cette fois-ci, mais ça me démange, il faut qu'je cause,alors voilà, je m'explique : j'achète des actions eads (Entente Avec Des Spoliateurs) en pleine bourre, et tout et tout, avec 7 ans de commandes devant moi. J'ai du retard, comme au tunnel, la facture gonfle (sans compter 5000 personnes sur le carreau), et juste au bon moment, on me dit : t'as qu'à vendre tes 15% aux petits copains de la caisse des bas de laine, les dépôts et consignations, on s'en fout, c'est le fric des ptits vieux radins, et jeunes imbéciles qui perdent leurs points. Résultat, l'action dégringole juste après, c'est pas de chance. Moi, ça m'a l'air tout à fait cool comme technique, elle est classique, non, alors pourquoi les gens s'étonnent-ils encore qu'on leur pique leur fric pour faire des super plus-values? Non vraiment, je les trouve bêtes à voter ce qu'on leur dit....Mais notre jogger va demander toute la "lumière sans un" brin d'ombre....et nous serons heureux au pays des hommes intègres! Vive la France! PMS.
Rédigé par : minvielle | mardi 09 oct 2007 à 14:31