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À la demande d'Eduardo Mackenzie je vous fais part aujourd'hui d'une correspondance consacrée par lui à la situation politique de son pays caractérisée par les crimes des FARC, forces armées révolutionnaires communistes, ceci dans le silence absolu des instances démocratiques en Europe.(Notre petite photo : le président vénézuélien Chavez ami des FARC et Fidel Castro devant une statue représentant Ernesto "Che" Guevara)
JG Malliarakis
Les Farc assassinent des élus et des candidats en Colombie
À moins d’une semaine des élections régionales en Colombie, on compte déjà 26 candidats assassinés, la plupart par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), organisation terroriste qui entend s’immiscer de cette façon barbare dans les comices du 28 octobre 2007 où les Colombiens vont élire 18 332 personnes aux postes de gouverneurs de département, maires, conseillers municipaux et députés départementaux. Les 86 449 candidats inscrits appartiennent à 235 courants politiques différents.
En Colombie il y a 32 départements et 1 099 villes et villages, administrés par des maires et des conseillers municipaux.
Les victimes de cette vague d’attentats sont des élus ou des candidats à ces fonctions. Ils ont été menacés ou abattus simplement parce qu’ils refusaient de se mettre aux ordres des organisations d’extrême gauche FARC et ELN, ou aux ordres de leurs ennemis, les paramilitaires d’extrême droite.
Ce qui est également choquant c’est l’indifférence des organisations dites des droits de l’Homme à l’égard de cette vague meurtrière. Pas un seul commentaire n’a été fait par les responsables d’Amnesty International, et encore moins par la FIDH et par Human Rights Watch pour condamner les agissements des extrémistes et pour soutenir moralement les élus, les candidats et les électeurs colombiens. Pourtant, ces organismes harcèlent les autorités colombiennes pour des faits parfois non vérifiés et fréquemment le produit de rumeurs ou d’intox.
Le 22 octobre dernier, une grenade lancée dans le quartier général de campagne électorale d’Alas Equipe Colombie, un parti conservateur, a fait deux morts et six blessés. L'une des victimes décédées n’est autre que Janeth Coral, la sœur du candidat au poste de maire. Attribué par la police aux guérilléros des FARC, l'attentat a eu lieu à Puerto Asis, dans le département de Putumayo, dans le sud du pays, près de la frontière avec l’Equateur.
La veille, dans le village de Corinto, les FARC ont abattu le député libéral d’opposition Elmer Eliel Durán Cano, membre de l’Assemblée du Cauca. Le député se trouvait dans la boutique d’un proche. Les tueurs sont arrivés sur une moto, ont tiré à cinq reprises sur lui en le blessant mortellement. Le gouverneur du Cauca, Juan José Chaux, a estimé que les auteurs de cet assassinat sont les FARC.
Le même jour, à Cali, la permanence de Juan Carlos Abadía, candidat au poste de gouverneur du département du Valle del Cauca, fut attaquée à la grenade par des inconnus. Il n’y a pas eu de blessés mais le bureau a été détruit.
Le 17 octobre 2007, Benjamín de Jesús García Valbuena, candidat du parti Colombie Démocratique qui aspirait à être élu au Conseil municipal de Toledo (Antioquia), a été assassiné ainsi que son fils. Ils circulaient sur une route dans la périphérie de Toledo quand ils ont été surpris par des inconnus qui ont tiré sur eux. Pour les autorités, le décès de García Valbuena a confirmé que le département d’Antioquia faisait partie du plan que les FARC ont mis en place afin de tenter de saboter le processus électoral.
Quelques heures après, le président de la République, Alvaro Uribe, a offert jusqu’à 25 000 dollars de récompense pour toute information permettant l’arrestation des auteurs des attentats contre les candidats. Le chef de l’Etat colombien a décidé également de réaliser une nouvelle tournée dans six départements pour inviter les citoyens à voter massivement le 28 octobre et ainsi faire échec à la violence. « Que le meilleur châtiment pour les terroristes soit la participation électorale qui honore la démocratie », a-t-il lancé.
Les départements les plus affectés par l’offensive meurtrière sont ceux du Tolima, Huila, Putumayo, Caldas, Cauca, Valle, Antioquia, Nariño et Quindío, où l'activité politique a été dégradée par les menaces, les kidnappings et les assassinats.
Le macabre bilan des violences à l’encontre des élections régionales depuis six mois est de 72 personnes abattues, 37 attentats visant des candidats, 10 personnes kidnappées, et plus d’une centaine de menaces de mort.
Tous cela dans le plus grand silence en Europe. Ces élus, ces candidats et ces électeurs qui mettent en péril leurs vies pour faire vivre la démocratie colombienne n’intéressent visiblement personne.
Le 16 octobre, c’est Adolfo León Álvarez, candidat du Parti Changement Radical, qui était assassiné. Il aspirait à devenir le maire d’Ataco, un village du département du Tolima.
Le 14 octobre, le bureau du Haut commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme en Colombie avait exprimé son inquiétude pour les attentats contre les candidats. Il avait en vain demandé aux Farc de respecter la vie et l’activité politique de tous les candidats.
Selon certains observateurs, l'intention des FARC est de maintenir la pression par le biais de cette ignoble campagne, baptisée « plan pistolet » par la presse colombienne, et retrouver la quote-part politique qu'elles avaient acquis dans le passé au prix d’une extrême violence, avant de se faire expulser par les militaires d’un bon nombre de régions grâce à la mise en place du Plan Colombie.
D’après la direction nationale de la Police, les FARC ont déclaré « objectif militaire » les candidats « uribistes » c'est-à-dire ceux des partis de la coalition gouvernementale. Pourtant, parmi les candidats qui ont été assassinés, certains appartiennent à des partis de l’opposition, comme le Parti Libéral.
Pour Gilberto Toro, directeur exécutif de la Fédération colombienne des Municipalités, la stratégie des FARC est de frapper les populations situées près de leurs corridors stratégiques de mobilité et de cibler les populations des territoires où elles peuvent encore se cacher. M. Toro a rappelé que depuis le début de l’année, sa Fédération avait alerté les autorités sur la situation critique que connaissent les département du Huila et du Caquetá, qui ont été très affectés par les attentats.
Récemment, les candidats de plusieurs communes du Caquetá, du Tolima et du Huila avaient dénoncé publiquement qu'ils étaient sous la pression directe des FARC, qui exigeaient de leur part de s’acquitter, moyennant finances, d’une « autorisation » leur permettant de faire de la politique « sans entraves ».
Les autorités essaient d’offrir une protection individualisée à chaque candidat mais elles ont admit qu’elles sont dépassées par l’ampleur de la tâche. Neuf mille candidats ont sollicité une protection rapprochée. Les autorités leur ont assigné à chacun un policier et 536 autres candidats profitent de « mesures de sécurité ».
Ainsi, c’est presque 135 000 policiers qui ont été déployés pour protéger les candidats, les électeurs et les dix mille bureaux de vote répartis dans tout le territoire colombien. Malgré ces efforts, le ministre de l'Intérieur et de la Justice, Carlos Holguín Sardi, a reconnu qu'il ne peut pas, hélas, assurer la sécurité de tous les candidats.
Plus que jamais il est urgent que la France et l’Union Européenne se mobilisent pour la défense du droit de faire de la politique librement en Colombie, d’être électeur ou candidat sans craindre d’être enlevé ou tué par des terroristes qui ne représentent qu’eux mêmes.C'était un article d'Eduardo Mackenzie, journaliste colombien, en date du 23 octobre 2007.
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Epouvantable est un mot fort maigre pour désigner tout cela. Après lecture, c'est le silence qui suit qui me hante, celui de nos journalistes. Ce qui me sidère également, c'est que je sais que certains gauchos de chez nous rient de tout cela, ayant en leur for intérieur un crime par procuration à commettre. C'est pas le monde qui est malade, c'est le cerveau des hommes. PMS.
Rédigé par : minvielle | mercredi 24 oct 2007 à 12:03
Ce n'est pas pour excuser toute cette violence, mais si la presse devait se faire l'echo de tous les assassinats politiques dans le monde, les journeaux seraient transformes en necrologie permanente. De fait la democratie recule sur tous les continents. Et l'UE n'est pas exempte de ces attaques contre les libertes politiques, au moment ou les chefs d'etat et de gouvernement s'appretent a passer outre l'opinion majoritaires de leurs peuples respectifs pour approuver un projet de loi qui transformera l'UE ni plus ni moins en une vaste dicature federaliste. Des institutions fantoches serviront d'ecran democratique a des organes de gouvernement supranationaux disposant de leur propre police europeenne qui decidera des arrestations en fonction d'un droit penal europeen decide par des experts autorises. En somme la voie royale vers la servitude et l'arbitraire generalises.
Rédigé par : Nicolas | mercredi 24 oct 2007 à 16:42