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Les journalistes de L'Humanité, aujourd'hui en première ligne eux-mêmes des compressions de personnels, ont beau titrer sur le prétendu soutien de l'opinion au "mouvement social" du 18 octobre : ils n'ignorent aucunement le désaveu profond du public.
Rappelons quelques chiffres : en 1949 la SNCF comptait 450 000 salariés. Ce chiffre est passé à 170 000, cependant que le nombre des pensionnés atteint 321 000 dont 124 000 veuves, mieux protégées il est vrai que celles du régime général. Comment imaginer que l'on défende longtemps encore le statu quo, puisqu'il ne subsiste qu'en fonction de compensations financières accordées par l’État. Les Français ont majoritairement et très explicitement voté pour cette réforme des régimes spéciaux et pour la suppression des privilèges d'un autre âge. Rappelons à cet égard aussi que les mécanismes de la retraite des cheminots remontent bien au-delà de la loi de nationalisation de 1937, créant l’actuelle caisse corporative privilégiée, ou de la répartition instituée en 1941 : dès la période 1890-1911, 3 lois successives avaient cherché à "harmoniser" des dispositions alors marquées par l'idée d'un travail effectivement pénible, dans les conditions de l’époque. Tout cela évolue : comment faire admettre aux Français de payer pour empêcher l'adaptation de ce secteur et aussi de quelques autres, allant du régime dit gazier à celui de l'Opéra de Paris, lui aussi en grève ce soir où on ne jouera pas La Traviata.
On doit à la vérité de dire que l’alignement des retraites, y compris celle des fonctionnaires, ne suffira pas à sauver l’inepte système de la répartition hexagonale. Celle-ci s’avère définitivement dépourvue de sens dans une société et une économie mondialisées ainsi même que dans une Europe se voulant concurrentielle.
La réforme envisagée par le gouvernement Fillon ne nous paraît pas plus à la hauteur des enjeux que celle du gouvernement Raffarin en 2003.
Il ne s’agit aucunement de la soutenir en elle-même en disant aux syndicats ultra-grévistes le mot de Cambronne. Rappelons que la CGT, en recul à 40,1 % des voix en mars 2006, la CFDT (11,5 %), la CFTC (8,1 %) et 2 autres syndicats (UNSA et CGC) ont cantonné leur mot d’ordre à la journée du 18, sachant la défaveur populaire. Seules 3 bureaucraties elles aussi subventionnées sur 8, soit FO, Sud et la FGAAC « autonome » ont déposé une grève reconductible. Quelle surprise d’entendre si peu les désinformateurs des salles de rédaction évoquer cette situation, ne trouvez-vous pas ?
Tout échec de cette grève politique devra être salué comme une bonne nouvelle pour le pays, pour ses perspectives de redressement, pour la démocratie et pour l’Europe des libertés.
Capituler ou baisser les bras signifierait au contraire que l’on accepte de reprendre le chemin de la servitude.
JG Malliarakis
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Ce qui parait le plus incroyable c'est l'impuissance de millions de salariés qui se battent pourtant quotidiennement pour conserver leur emploi, en face de quelques centaines de syndicalistes décidés. La réside sans doute le secret des révolutions prolétariennes menées de main de maître par un quarteron d'insurgés maîtrisant les techniques du coup d'Etat qui permettent de paralyser les centres nerveux de la société civile réduite en esclavage. C'est le revers de l'ingénierie sociale qui peut être mise aussi bien au service de l'efficacité productive que de l'inefficacité productiviste, selon que des libéraux ou des communistes détiennent les rênes du pouvoir. Mais dans les deux cas l'homme est réduit à l'état de rouage prisonnier du moteur qui actionne la machine sociale.
Rédigé par : Nicolas | mercredi 17 oct 2007 à 13:44
Notons bien que la masse moutonnière, captivée en grande partie par le langage gaucho-marxiste, commence à se rebeller par le biais d'une des ses composantes actives. L'association LIBERTE CHERIE organise une contre-manifestation dans de nombreuses villes de France. Voir le site www.liberte-cherie.com
A force de billets de Malliarakis et d'actions groupées, on arrivera peut-être à extirper ce pays de l'idéologie communiste. Il y a du chemin...
Rédigé par : Jacques-Marie Bichot | mercredi 17 oct 2007 à 18:08
Bonjour...je vous salue bien bas, usagers de la chose sur rails, batteurs de chemins ferrés, bétail à contre réforme! Non, là je les plains ces pauvres personnes humaines ainsi trimballées. Ils pourraient sortir leur grève du zèle les transporteurs, ça remonterait leur côte (de rail), légèrement émoussée par les affaires courantes concernant leur goulues magouilles. Ha la vie est bien duraille!Les régimes spéciaux vont être hypocaloriques cet hiver, ça va fondre sur les grèves de la banquise! Et puis cette grève nous coûte et le public, l'usager commence à être un peu remonté sur ces "privilèges". On doit noter ici l'habileté du gouvernement à sortir une affaire gluante visant les syndicats, à montrer du doigt des avantages criants, mais conspuer une attitude néfaste aurait été plus complète. Bref, ça changera pas comme ça, ça va traîner, ça va chicaner, et on va voir la facture. Je ne sais pas trop si léquité l'emportera. PMS.
Rédigé par : minvielle | mercredi 17 oct 2007 à 21:51
Vendredi soir, il n'y avait pas que la grève : il y avait aussi les racailles sur les voies à Beauvais ! De peur d'en écraser une, toute la Gare du Nord était
paralysée !
A quoi servent les canons à eau ?
Rédigé par : Marie de Paris (Centenaire) | dimanche 21 oct 2007 à 16:45