Écoutez l'enregistrement "pot-de-caste" de cette chronique :
Sordide, foisonnante et sanglante, l'actualité du Crime nous ramène à la réalité du Code pénal, de son application et aussi de son détournement. On apprend ainsi qu'un récidiviste tueur d'enfants s'est vu prescrire par un médecin pénitentiaire une drogue connue pour aggraver les pulsions qui, précisément, chez le genre d'individus auquel il appartient tournent à l'acte meurtrier. On entend en même temps, sans doute pour exorciser l'impuissante colère de l'opinion, tel détenteur du pouvoir exécutif remettre en cause telle disposition légale, constante depuis 1804. On voit des hommes de loi, des magistrats, des avocats, des pénalistes, tourner le dos à textes dont on les supposait serviteurs.
L'émoi se transforme en chaos. Inutile dès lors de discuter même de la légitimité du trouble agitant les esprits.
Une vague blanche submergea la Belgique à l'automne 1996. Oubliée désormais, cette immense marche de protestation au moment de l'affaire Dutroux n'a finalement rien donné. Étale et lointaine, son seul écho tangible aura été la non moins scandaleuse affaire de la petite ville d'Outreau. Comment échapper à la tentation de remarquer que le juge Burgaud entrait, alors âgé de 24 ans, à l'École nationale de la magistrature l'année même de cette affaire belge. Ceci éclaire sans doute et tend presque à excuser ce pâle et jeune bureaucrate fourvoyé dans l'excès inverse. Ainsi, de l'exclusion pénale des fous à l'idée extrême, et inapplicable ou contre-productive de faire passer les déments devant des tribunaux, on saute aussi d'une erreur à une autre. Le scandale de cette impunité résulte trop souvent d'expertises erronées ou complaisantes, pas du principe. Quand les psychopitres viennent à la rescousse des assassins, quand la machine devient folle qui s'étonnera des incohérences ?
Je n'ai donc pas la moindre prétention de connaître la solution, en dehors, peut-être, de cette formule courageuse entendue il y a bien longtemps dans la bouche d'un policier célèbre, l'excellent commissaire Jean-Charles Pellegrini : "je suis preneur d'une peine éliminatoire, et la peine de mort en est une, débarrassant la société des monstres". Non je ne puis aimer la peine de mort depuis un jour de 1963 ; donc je désire que l'on trouve mieux.
De la sorte je voudrais seulement apporter le petit grain de sel suivant : commençons par le langage. Il devrait cesser d'obscurcir la pensée et d'entraver la compréhension des problèmes.
Cessons par conséquent de donner de l'appellation "pédophile" aux monstres assassins d'enfants. Stupidement, les médiats l'imposent.
Ce terme ne devrait être qu'un doux euphémisme pour un gros mot désormais imprononçable : celui de "pédéraste". Le suffixe "phile" évoque en effet l'amitié. On tiendra celle-ci certainement pour plus chaste que l'éros concupiscent de ces Messieurs d'un âge incertain éprouvant une attirance pour les jeunes gens. Autrefois considérée comme coupable, elle fit jeter, par la prude Angleterre de 1895, l'Irlandais Oscar Wilde dans l'affreuse geôle de Reading. De même avait-elle fait décrire en 1873 au jeune génie Rimbaud la Saison en enfer de sa relation à Verlaine. Ce temps n'est plus. Quel paradoxe, n'est-ce pas, que l'euphémisme supposé finisse par désigner un crime, l'un des plus horribles, après le parricide ou l'infanticide.
Si nous ne sommes pas capable de nommer le Mal, comment imaginerions-nous de l'éradiquer ?
JG Malliarakis
Vous aimez l'Insolent ? Faites-le connaître à vos amis !
Les Anglo-Saxons sont plus explicites: ils parlent de child-abusers. Il arrive que les criminels concernés rendent de menus services à des réseaux politiques occultes en mal d'éxutoire à des penchants pervers (voir les affaires qui ont défrayées la chronique à propos des scandales sexuels impliquant des personnalités d'organisations internationales ou de partis politiques tant en Europe qu'outre-Atlantique). Cela expliquerait sans doute l'usage d'un vocabulaire dont le sens tendrait à édulcorer la gravité des actes dans l'inconscient collectif.
Rédigé par : Bernard | jeudi 30 août 2007 à 07:39
Peine de mort pour les tueurs d'enfant, pour les tueurs en série, pour les terroristes !!!!!
Rédigé par : doucet | jeudi 30 août 2007 à 08:56
Bien d'accord pour bannir "pédophile" du langage courant.
En dépit de son étymologie (erastês = amoureux) pédéraste a en effet une forte connotation négative, mais comme il peut désigner aussi l'homosexualité masculine, il n'a aucune chance d'être adopté par les médias. Je proposerai plutôt le néologisme "pédomane", mais vos lecteurs ont peut être d'autres suggestions.
Rédigé par : Saint Surge | jeudi 30 août 2007 à 11:49
Mon dieu que de violence!(cf commentaire Doucet) N'en rajoutez point...la peine de mort est désormais exclue de notre justice, même si certains meurtriers l'appliquent avec délectation! Le meurtre d'un enfant semble vous choquer plus que celui d'un adulte? Peut-être parce qu'un destin est brisé? Mais une personne âgée est aussi une personne avec des projets, et elle est sans défense. Une femme aussi, et toute personne vulnérable qui tombe sur un prédateur. Mais sachez aussi qu'il y a beaucoup plus de tueurs d'Enfance. Ceux et celles qui se sont tus après en avoir subi les assauts, et qui vivent cachés, parce qu'ils se sentent sales, j'en ai rencontré plein! Trop d'ailleurs pour ne pas poser une question de société : on a du ménage à faire dans les tronches délirantes du consumérisme charnel. Je demande une psychothérapie nationale! Les pédérastes veulent créer des congénères, commes tous les frappadingues, et l'on semble oublier les femmes dans cette entreprise sordide qui tend à prendre les personnes vivantes pour de la chair à psychose! J'ai des exemples, en voulez-vous? Les faits brisent les "chiffres", les stats! L'affaire de Gloucester, et Outreau, et ....non, la liste est trop longue! Certaines se sont révélées d'excellentes complices actives ou passives, des fournisseuses de matériel humain aussi, en voulez vous des exemples? Je note une omission dans vos propos, M.Malliarakis, je pense que le viagra, la pilule du stroumpf est un faux problème, le toubib (dit-il) ne demandant jamais le dossier d'inculpation de ses patients, je ne sais pourquoi d'ailleurs, mais ce n'est pas la faute d'un médecin, un peu d'un point de vue déontologique cependant, car de toutes façons ce gugusse pas beau du tout, ce binoclard, aurait fait la même chose, et puis après tout, il a été enfermé pendant longtemps, sequestré, et a dû subir pas mal de trucs pas sains en tôle, de là à se venger sur un gosse en sortant, il n'y a pas loin, mais bon il n'y était pas pour rien non plus mais il est sorti plus dangereux qu'avant. L'injonction thérapeutique sur les délinquants sexuels est plus souvent proposée depuis Dutroux, qui est un larve lamentable, mais pour extirper le démon de ces crânes, nous devons aussi reconsidérer cette façon d'érotiser les gamines notamment avec des pubs du genre : on a treize ans, on est craquantes, et on le sait (sic!). Ça c'est grave, c'est fait par des maquereaux, ni plus ni moins. Le monopole de l'envoûtement sexuel étant reservé, dans la répartition rituelle des rôles, aux filles, et celui de l'agression aux gars, il va de soi que nous sommes loin de la liberté qui consiste à se rencontrer sans fard, de manière libérale, "en toute liberté" comme dirait notre excellent chroniqueur, loin des clichés sado-maso des publicistes et autres marchands de viande humaine. Le point crucial de ce problème me semble être le mépris du corps des autres, les comptempteurs du corps (F.Niestccchhhe). Ceux-là sont les vrais pourris d'un système qui leur permet de vendre du ringard dangereux. Le sujet est long à traiter, et j'aurais aimé plus de lignes mais je ne veux pas lasser les copains. Je rappelle simplement que nos amis germains ont épinglé le rouquin Cohn-Bendit pour avoir partouzé avec des gosses dans les années 70. Citons aussi le célèbre prédateur CH.Trenet, etc..etc...il est temps de sortir de cette fange, et de laisser les enfants rêver dans leur bac à sable. Amen. PMS.
Rédigé par : minvielle | jeudi 30 août 2007 à 12:06
Pour reprendre un point développé par Eric Werner dans son excellent ouvrage "La maison de servitude" (Xénia): à des sociétés qui pratiquent l'avortement de masse il ne devrait pas être trop difficile de revenir à la peine de mort.
Nos enfants sont donnés en pâture aux représentants du Mal comme dans les civilisations disparues de Carthage ou des Aztèques (Chesterton). Serait-ce le stade ultime de la descente aux Enfers ?
Rédigé par : saintcast | jeudi 30 août 2007 à 13:15
Pour les pédo "philes" je propose "pédovores" qui rend assez bien l'idée de prédateurs. "pédophages" aussi.
Pour la question des "peines" ou des châtiments il faut bien voir que tout notre droit pénal est fondé sur l'idée judéo-chrétienne de "faute" - on cherche donc le châtiment à infliger à une personne pour une "faute". Ce système met le coupable au centre de la scène, et il peut susciter l'horreur, mais malheureusement, aussi, la pitié pour sa "faute", et l'espoir d'une "réhabilitation". Les monstrueuses dérives du système judiciaire occidental ne sont que des dérives, elles restent dans le cadre du corps principal du droit. Des systèmes beaucoup plus efficaces, comme le droit romain ou le droit grec, se fondaient sur l'intérêt de la communauté - et, dans le cas grec, le faisaient de manière démocratique. Il était naturel d'éliminer un individu reconnu nuisible pour la communauté, soit en l'extradant, soit en l'éxécutant. A ma connaissance, le système de la "punition" par la prison n'était pas, ou peu, utilisé, un individu n'étant en prison que le temps qu'on ait statué sur son sort. Ce système est d'ailleurs le plus inefficace, le plus couteux, et le plus socialement inutile qui soit.
Nous ne sortirons pas de l'impasse actuelle sans une refonte totale du droit, qui ne mette plus le criminel et sa "faute" au centre du débat, avec les inévitables psychopitres évaluateurs de responsabilité de la faute, les avocats spécialistes du "c'est la faute de la société", mais l'intérêt général, le peuple et les victimes. Il est totalement absurde que des monstres, garantis d'une impunité, occupent le devant de la scène médiatique, alors que si leurs crimes méritent d'être connus, leur élimination devrait, par contre, être un fait parfaitement ordinaire - et débarrassé de la pompe et des systèmes absurdes des éxécutions capitales dramatisées, ce ne sont pas les substances indolores et léthales qui manquent.
Rédigé par : JM | jeudi 30 août 2007 à 15:15
Lu dans "Les entretiens de Confucius", trad. P. Ryckmans, Gallimard:
"Si le souverain de Wei vous invitait et vous confiait le gouvernement, que feriez-vous en premier lieu ? -- Rectifier les noms, pour sûr! -- Vraiment ? Vous allez chercher loin! Les rectifier pour quoi faire? -- Zilu, vous n'êtes qu'un rustre! Un honnête homme ne se prononce jamais sur ce qu'il ignore. Quand les noms ne sont pas corrects, le langage est sans objet. Quand le langage est sans objet, les affaires ne peuvent être menées à bien..."
Rédigé par : PSandron | jeudi 30 août 2007 à 15:27
La peine de mort...ne pas s'illusioner, elle ne reviendra pas!!
Mais alors que les criminels les plus dangeureux soient condamné à perpet... mais une vraie...jusqu'à la fin de leur vie, sans AUCUNE POSSIBILITÉ de remise de peine!!
Je sais, cela va faire hurler les droits de l'hommiste... Mais ils feraient mieux de plaindre les victimes!
Rédigé par : Richard | jeudi 30 août 2007 à 15:38
Il n'est pas certain que la peine de mort soit définitivement abolie, au contraire. On voit déjà l'idée d'euthanasie se développer dans le cadre de maladies incurables et douloureuses, et le législateur vouloir légiférer. Dans un second temps, le champs des malades concernés sera élargit (donc les malades ne le seront plus !), et voilà tout. Solution hypocrite, manière de nier la réalité. Aussi porte ouverte à des dérives : l' "humainement correct" pourrait se confondre avec un "sociétalement correct". Style "1984".
Rédigé par : gros chat | vendredi 31 août 2007 à 00:40
Rien à faire : c'est l'usage qui commande, surtout l'usage médiatique, et donc c'est pédophile qui prévaudra.
A noter que le suffixe "phile" est déjà employé pour d'autres perversions telles que zoophile ou nécrophile...
Rédigé par : V.Astanoff | vendredi 31 août 2007 à 16:11
Sur cette affaire spécifique, il faut observer les faits avec une certaine dureté.
La pédophilie c'est au sens strict la pédérastie, qui dans l'antiquité gréco-romaine par exemple n'était pas jugée de la même façon qu'aujourd'hui (voir Hadrien et Antinous) mais qui aujourd'hui est considéré comme particulièrement odieuse.
Le cadre social est d'ailleurs déterminant, à savoir qu'une pratique sociale largement admise ou pas change les conditions de jugement.
Il y a deux questions: d'abord celle du soin, est-ce actuellement soignable ? La réponse me paraît être non.
Et ensuite, les deux cas, agression sexuelle avec viol et/ou assassinat avec viol. Un tueur d'enfants devrait-il être condamné à mort ?
Pour les partisans de cette peine, oui. Le simple violeur devrait ne jamais sortir de sa cellule.
Dutroux par exemple dans un pays civilisé aurait du faire l'objet d'une l'élimination physique pure et simple, plutôt que d'un emprisonnement.
Rédigé par : Eurofight | vendredi 31 août 2007 à 18:32
Quelle conception du Mal peut sécréter une société qui établit le droit de tuer ses enfants avant même qu'ils ne soient nés (et bientôt de tuer ses vieillards avant même qu'ils ne soient morts...) ?
Rédigé par : Philippe JOSSELIN | dimanche 02 sep 2007 à 08:56
Giscard, interrogé sur Outreau il y a un an environ, avait relevé comme vous le faites, l'inexactitude du mot ''pédophile'' et il avait proposé ''pédomaniaque''.
Vous avez raison : sans nommer nominalement le mal, on ne le définit pas, et donc, on s'interdit de pouvoir le faire reculer, si ce n'est disparaître.
Rédigé par : Pascal G. | jeudi 06 sep 2007 à 00:52
@ Richard : la peine de mort est + humaine pour le grand criminel qu'une condamnation à perpétuité, + respectueuse de la douleur des victimes, ne coûte rien à la société, et a valeur d'exemple.
Je suis pour.
Rédigé par : tovaritch | vendredi 07 sep 2007 à 16:06
Il peut exister des pédophiles qui aiment sexuellement les enfants et qui le font sans violence, avec un plaisir réciproque.
A l'âge de 14 ans, j'ai fait l'amour avec une amie de mes parents qui en avait 35 et j'ai trouvé çà extraordinairement bon. Correction, je n'ai pas fait l'amour avec elle, elle m'a fait l'amour et bien sûr c'était la première fois...
On ne parle que des pédophages violents, qui violentent et qui font mal, des hommes en général.
Mais il est des femmes qui aiment aussi les jeunes enfants et le rapport est alors bien plus doux.
Dans ces circonstances, y-a-t'il motif à incrimination? Oui sans doute, mais c'est idiot.
Pour en revenir aux hommes qui violent et qui tuent, j'adhère entièrement aux avis qui prônent la peine capitale à leur égard. Que cette peine soit la mort ou la détention jusqu'à la mort. Pas de réinsertion ni de réhabilitation, mais une élimination des êtres asociaux, pour la satisfaction des victimes et le bien de la société, car un condamné à la peine capitale ne peut plus recommencer, ce qui est l'essentiel et qui devrait être le seul objectif des juges. Qui ne jugent pas hélas, au nom de peuple, mais à celui de la corporation...!
Rédigé par : Philippe | lundi 24 sep 2007 à 18:53