Écoutez l'enregistrement "pot-de-caste" de cette chronique :
Ce 29 août, à la fois l'Agence France Presse, Vingt Minutes et, à leur remorque, Le Figaro en première page, en répercutaient dans des termes analogues l'impressionnant, et combien triste, écho.
Une telle fulgurance ne saurait guère nous étonner : la seule surprise peut venir du caractère tardif d'une telle prise de conscience puisque les élections se dérouleront en mars.
S'agissant de Paris la première réalité électorale que l'on doit maîtriser c'est qu'au printemps prochain, comme cela n'a jamais cessé de se produire depuis 1901, sous des modalités certes vaguement évolutives, il ne se déroulera pas un scrutin, mais vingt, chaque arrondissement disposant de son maire, de sa clientèle, de sa population particulières.
Arithmétiquement, en dehors de leurs inégalités, il faut avoir en vue de gagner 11 ou 12 de ces compétitions pour prendre la majorité au conseil. La droite parisienne a perdu en 2001, après 101 de gestion municipale : elle doit chercher à reconquérir 2 ou 3 gros arrondissements, actuellement de gauche, si elle veut chasser M. Delanoé de l'hôtel de Ville.
À la présidentielle de mai, au second tour, l'affrontement droite gauche se dessinait de façon parfaitement claire. Sur 1 222 000 inscrits, seuls 167 000 électeurs parisiens s'abstiennent et 35 000 déposent un bulletin blanc ou nul. Le résultat global donne une avance de 0,4 point à Sarkozy soit 15 fois plus courte que la moyenne nationale : 512 000 voix contre 508 000. Mais surtout Ségolène Royal l'emporte dans 11 arrondissements sur 20, la coupure passe par un axe nord sud, tout ce qui se trouve à l'est des bd Saint-Michel et Sébastopol votant désormais à gauche.
De plus apparaissent à droite, en rivalité, deux personnalités, non dénuées de talents, mais qui s'apprêtent à se déchirer.
Candidate officielle, intronisée par un vote difficile au sein des adhérents UMP en février 2005, Mme de Panafieu, dispose d'une position solide. Maire du 17e, elle tient la circonscription de son père, le ministre gaulliste Missoffe. À l'époque de Tibéri, très active, toujours communicante, elle manifestait son franc-parler dans un univers très masculin. Elle dit incarner l'unité de la droite. Le 28 novembre dernier, Le Monde la dépeignait "rêvant d'un destin à la Ségolène." Hélas ! Telle se présenterait en effet aujourd'hui, la perspective, désormais synonyme de défaite.
Son rival, Bernard Debré semble le plus intelligent représentant d'une autre tribu gaullienne. Au sein de celle-ci, la concurrence de son frère Jean-Louis ne doit guère lui causer de soucis. Bernard Debré jouit d'une grande réputation professionnelle, en milieu hospitalier. Son regard, certes, pétille. Et les libéraux du XVIe l'apprécient suffisamment pour l'avoir envoyé siéger au Palais Bourbon de préférence à un autre hériter M. Laurent Dominati.
Mais ni l'un ni l'autre des deux élus des quartiers ouest ne saurait gagner Paris qu'en triomphant à l'est et au sud. L'intelligence et la compétence professionnelle de M. Debré n'en font aucunement un gagneur : au contraire, à Amboise, où il avait pris la suite de son père Michel Debré il est surtout parvenu, par sa désinvolture, à livrer aux socialistes cette petite ville.
Le caractère clanique de la droite parisienne risque à nouveau de la perdre. La gauche municipale fait certainement beaucoup de mal : elle risque de l'aggraver pour encore 6 ans.
JG Malliarakis
Vous aimez l'Insolent ? Faites-le connaître à vos amis !
Les commentaires récents