Écoutez l'enregistrement "pot-de-caste" de cette chronique :
Quelle joie ce matin de retrouver une table de travail, une installation informatique à peu près convenable, et une tasse de café, pour explorer une actualité en friche dans mon esprit depuis plusieurs semaines. Cependant je me dois de mitiger ce sentiment par l'impression de déjà-vu morose se dégageant des réunions socialistes de la fin de semaine écoulée : fête de la Rose à Melle organisée le 25 août en Poitou-Charentes par Mme Royal et rendez-vous des rénovateurs réunis par Montebourg le 26 à Frangy-en-Bresse.
Dans un cas, comme dans l'autre : vide total des propositions comme des prises de conscience de l'évolution du monde. On se demande même si ces gens, au contact permanent des populations, en perçoivent les réalités. Savent-ils qu'en dehors des fonctionnaires, clientèle de base du parti socialiste, et des solliciteurs, il existe un pays réel dont l'activité productrice les nourrit ?
Certes, pour qui se rangerait au nombre des inconditionnels d'un gouvernement, dénoncé comme libéral par la gauche et perçu comme réformateur par son électorat, on pourrait se féliciter de lui voir la tâche ainsi facilitée par un parti de branquignols en plein chaos.
Mais, si on ne peut qu'approuver qu'un gouvernement gouverne, rien ne se révèle moins favorable à un pays que les illusions unanimistes. Ce sont de tels faux-semblants qui permettent d'endormir les débats et d'empêcher la mise en place des dispositions nécessaires au redressement de la France. Depuis au mois 30 ans nous souffrons de cette désinformation permanente où les oppositions stériles confortent les équipes dirigeantes dans leur médiocrité. La droite, ou du moins la non-gauche qui en tient lieu, si clairement victorieuse dans l'opinion en mai et juin ne devrait pas, normalement, en éprouver le besoin.
Voici en effet le type des phrases creuses prononcées par Montebourg : "Ce sont des trajectoires différentes de militants politiques qui ont eu des moments de désaccords et qui, aujourd'hui, face à la situation politique créée, ont décidé de discuter entre eux. C'est un travail de décloisonnement. Les courants, les chapelles, les écuries, qui nous ont fait tant de torts, sont derrière nous. Donnons-nous la main et causons-nous. Voyons si nous pourrions nous rassembler sur des lignes politiques nouvelles". Sans jamais dire lesquelles. Gaétan Gorce (de la Nièvre pro Ségolène Royal) : "Le PS a souffert des stratégies personnelles. Nous n'avons jamais pu débattre du fond. Il faut enfin débattre des idées sans arrière-pensée". Toujours sans qu'on sache de quelles nouveautés sera fait le débat… Aurélie Filippetti (de la Moselle, classée elle aussi ségoliste) : "on en a tous un peu marre des étiquettes".
Le 25 août Mme Royal en appelait à un Parti socialiste "uni et discipliné". Sur quelle base ? Nul ne le saura jamais.
Face à ce néant, on repère deux types de réactions.
Celle de Michel Rocard, sans avenir ni perspective : "le PS n'est plus en situation de gouverner" déclare-t-il au Parisien (25 août).
Ou bien celle de Bernard Kouchner ministre du gouvernement Fillon et qui déclare au Journal du Dimanche (26 août) : "Je reste social-démocrate. Il faut, cela va de soi, une opposition, mais il était temps que ce pays bouge. Or, enfin, il bouge".
Autrement dit, nous nous trouvons en présence de deux sortes de socialistes : les sots et les gogos, qui restent avec Ségo, les plus finauds avec Sarko.
JG Malliarakis
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Heureux de vous retrouver tous après cette pluie. Or, il est vrai que le poulailler se débraille, au son de l'ouverture. Digne d'un Bétove en courroux, cette ouverture à grands sons de trompettes renommables sonna le glas d'une vision dipartite lamentable de notre échiquier politique. Deux "grands" partis, ou plutôt rassemblements, et des sattelites plus ou moins complaisants avec ces deux centres...quant à parler du milieu...autant le confondre avec un effet Rancillac, sortes de bavures crées par la trace d'un cache que l'on ôte d'une toile à l'acrylique. Ça déborde à droite à gauche, mais ça fait joli et ça porte le nom de celui qui l'a commis par erreur, un peu comme le transistor est une invention née d'une faute de manip. Mais ce sont ces mêmes transistors qui nous assènent continuellement des annonces, partout et même dans les plaines de la Creuse, des phrases clichés, des discours pour ne rien dire de Dac. Il suffit. L'inflation est réelle, la perte de souveraineté aussi, la tension psychologique également devant les dangers d'une Europe à tout va : Entrez bonnes gens, quels marchands êtes vous, et devrons nous vous chasser? ou peut être est-ce vous qui nous chassez? Tant que la prédation et non point le partage sera de mise dans les comportements politiques et/ou économiques, nous devrons faire face à une imagerie absurde et irresponsable, qui consiste à croire que le port de la moustache est un gage de bonne humeur, celui d'un vêtement une simple coquetterie, les rafales corses de simples facéties locales, alors que c'est la France là-bas aussi, et surtout, surtout, que les promesses remplissent le vide désolé de nos attentes déçues. PMS.
Rédigé par : minvielle | mercredi 29 août 2007 à 12:23