Écoutez l'enregistrement "pot-de-caste" de cette chronique :
L'insignifiant remue-ménage autour de Mme Comparini, éliminée de la scène politique locale par les électeurs, montre à quel point la droite française surdimensionne son complexe culturel face à la gauche. Elle augure assez mal de la volonté de redresser le pays et d'en revoir les nuisances les plus urgentes.
Parmi les raisons invoquées pour ne pas procéder aux réformes promises, on entend depuis le 17 juin au soir une rengaine étrange. On nous affirme ainsi que le peuple français, entre les deux tours de scrutin des élections législatives aurait pris peur devant certains projets et de citer en exemple la malencontreuse idée de TVA sociale, et la manière parfaitement maladroite dont le radical Borloo, éphémère ministre des Finances s'est engouffré dans le débat, etc.
Opposé moi-même à la TVA sociale, pour des raisons sans doute diamétralement contraires à celles que j'entends évoquer de part et d'autre, je ne m'en trouve que plus à l'aise pour dire :
1° que les Français ne se sont pas "détourné" de la droite entre le 10 et le 17 juin.
2° et que par conséquent l'irruption dans la campagne de la question de la "TVA sociale" ne joue aucun rôle dans l'explication de cet événement puisqu'il ne s'est pas produit.
Ne confondons pas les pertes de sièges de l'UMP avec les défaites de députés sortants. Ainsi l'UMP a perdu la 1re circonscription de l'Isère où son candidat, M. Alain Carignon, malgré le soutien surprenant mais littéraire de BHL, ne fait que 17 000 voix (37 %) au second tour contre 29 000 (63 %) à sa concurrente socialiste Mme Geneviève Fioraso alors que M. Richard Cazenave avait gagné, en 2002, par 25 000 voix contre 21 000 au PS. De même, quoiqu'on cherche à nouveau à en nier l'évidence c'est l'antipathie profonde que suscite naturellement l'arrogant centraliste M. Alain Juppé qui lui a valu sa mésaventure bordelaise. Tout cela les petites bureaucraties et médiacraties parisiennes cherchent déjà à le faire oublier.
L'un des 30 députés UMP sortants élus en 2002 et battus le 17 juin m'en offre l'occasion en la personne de M. Renaud Donnedieu de Vabres. L'ancien ministre, et candidat malheureux, accordait un entretien en première page de la Nouvelle République du Centre Ouest le 30 juin. Et, d'ailleurs, sur le très long article consacré aux "états d'âme" de RDDV, on ne voyait guère percer une analyse de détail de sa défaite. Notons que dans ce département, où l'alternance droite/gauche revient régulièrement, la 3e circonscription passait elle aussi au PS, l'excellent député sortant M. Jean-Jacques Descamps, maire de Loches, ne perdait que de 251 voix. L'écart subi par Donnedieu de Vabres se chiffre à 666 (2% des voix), ce qu'on ne saurait qualifier d'apocalyptique que par superstition.
On doit retenir le point suivant : sur les 5 circonscriptions en Indre-et-Loire l'UMP perd 2 sièges par rapport à 2002, alors que certes Sarkozy obtenait 53 % le 6 mai contre 47 % à son adversaire de gauche dans le département, mais dans la 1re circonscription (Tours) S. Royal gagnait par 51,3 % contre 48,7 % soit une avance de 2,5 points. Malgré une campagne "homophobe" d'une rare bassesse dirigée par les socialistes contre le ministre de la Culture, le score de Donnedieu de Vabres a donc dépassé d'environ 0,5 point celui de N. Sarkozy et personne ne semble s'en rendre compte, pas même l'intéressé. Idem à Loches pour M. Descamps, qui progresse même un peu plus. Idem pratiquement partout. Au total, sur toute la France, on peut estimer que la droite est passée de 53 % le 6 mai à 55 % le 17 juin, en tenant compte des 100 députés de droite élus dès le 10 juin. Ceci veut dire très exactement que l'effet de rejet de la "TVA sociale" n'a pas existé et qu'on va cependant en propager le mythe.
On ne va pas s'en servir seulement contre cette "réforme" précise (dont je le répète je ne suis aucunement preneur en elle-même) mais contre toutes les tentatives de redressement du pays.
Les Français ont donné à la droite une majorité claire et un mandat précis.
Et cependant on jette le trouble. Dénonçons ce mensonge et rappelons à la droite les promesses qui ont permis son succès et qu'elle ne peut abandonner sans perdre toute légitimité.
JG Malliarakis
Vous aimez l'Insolent ? Faites-le connaître à vos amis !
Et oui, cher Jean-Gilles, nous connaissons depuis longtemps l'attitude de cette droite Française qui, sitôt élue, va chercher les motifs les plus improbables pour ne pas appliquer les réformes qu'une majorité de l'électorat lui a demandé par la voie des urnes.
Les succés incontestables (6 Mai) sont invoqués pour retenir ses coups ("la victoire généreuse"), les demi-échecs (le deuxième tour des législative) pour reculer "sur des positions préparées à l'avance" (la réforme des universités).
Quand les responsables, sortant de leur torpeur estivale, voudront avancer quelques timides mesurettes ou réformettes, ils se heurteront à une gauche qui aura mis à profit ces quelques mois pour "réarmer".
Sans prétendre à l'expression d'une vérité révélée, j'encourage tous vos lecteurs à faire ce que le "peuple de gauche" sait si bien faire depuis des lustres : adhérer aux inombrables associations, mouvements, "collectifs", qui réclament l'application de réformes courageuse et profondes, et qui s'appellent, quand elle sont de gauche, "mouvement social"...
Je citerais :
- SOS Education,
- Contribuables Associés,
- Sauvegarde de nos retraites
etc...
Dans une société comme la nôtre, celui qui pense avoir fait le nécessaire en allant voter est un cocu en sursis.
Le "peuple de Droite" doit adopter les méthodes de la gauche pour triompher de celle-ci.
Rédigé par : Marc | lundi 02 juil 2007 à 21:10
Les Français ne se sont certes pas "détourné" de la droite entre le 10 et le 17 juin, mais ne serait-ce pas plutôt cette "droite" qui se détournerait de ses électeurs (comme elle le fait depuis au moins 30 ans) ?
Rédigé par : Philippe JOSSELIN | mardi 03 juil 2007 à 10:14
Ceci est un droit de réponse, suites aux déclarations diffamantes tenues sur ce blog.
En temps qu’organisation de jeunesse, attachée à la tranformation sociale et à l’égalité des droits, le Mouvement des Jeunes Socialistes d’Indre-et-Loire est surpris de l’accusation d’homophobie proférée à son encontre par le conseiller municipal UMP, Renaud Donnedieu de Vabres.
Nous participons depuis deux ans à la Marche des Fiertés à Tours et soutenons activement l’organisation Lesbian and Gay pride Région Centre. Nous tenons à rappeller que ce sont les socialistes qui ont, dans un premier temps, dépénalisé l’homosexualité en 1982, puis qui ont instauré le Pacte Civil de Solidarité en 1999.
Nous conseillons à Mr Donnedieu de Vabres de balayer devant sa porte et d’ouvrir le débat sur la question homosexuelle au sein de son organisation politique.
Pourquoi Renaud Donnedieu de VABRES ne s’insurge-t-il pas aprés le soutien de Nicolas SARKOZY à Christian VANESTE, député du Nord, qui a déclaré que l’homosexualité était une « menace pour la survie de l’humanité ». Aucune réaction non plus, face au discours tenu par l’ancien député Jean-Jacques DESCAMPS(2) qui explique que l’hétérosexualité est le “bon sens” et que l’homosexualité n’est pas naturelle.
(1)Site du MJS d’Indre et Loire, communiqué du 20 mai 2007.
(2)Blog de Jean-Jacques DESCAMPS, août 2006.
Rédigé par : Adrien Soissons | mardi 03 juil 2007 à 11:01
Il ne fait aucun doute que la droite a gagné les élections :
* deux français sur cinq ont voté pour Nicolas Sarkozy et
* un sur quatre pour qu'il ait une majorité à l'Assemblée nationale.
Cf mon texte sur http://www.pageliberale.org/?p=1487
Mais tout cela est éloigné de 50%, un Français sur deux !
Cordialement
P.S. Et je vous prie d'excuser la boulette de position ...
Rédigé par : georges lane | mardi 03 juil 2007 à 13:15
Qu'Adrien Soissons des jeunes socialistes se rassure, nous savons tous que la Gauche n'en veux aux homosexuels et aux riches...que quand ils sont de Droite.
Les socialistes ont les idées larges, qu'on en juge avec le grotesque G.Frêche, et la leçon de morale toujours facile.
Quant à la dépénalisation de l'homosexualité en 1982, mes souvenirs des années 70, quoique juvéniles, ne me permettent pas d'évoquer une quelquonque persécution envers les homosexuels.
En revanche, je pourrais rappeler à Arnaud Soissons beaucoup d'autres souvenirs qui sont moins à l'honneur de son camp.
On peut être attaché à la "transformation sociale" (en chômeurs ?) et à l'égalité des droits (ainsi qu'à celle des devoirs ?) et faire sauter un bateau écologiste sans sourciller, ou soutenir la tentative de putsch de communistes évincés du pouvoir.
"Nous portons les valeurs morales en politique" déclarait récemment F.Hollande.
Avec des défenseurs de son acabit, la morale a du souci à se faire.
L'intelligence aussi.
Rédigé par : marc | jeudi 05 juil 2007 à 00:30
Georges Lane pourrait, me semble t-il, méditer avec profit le slogan du loto :
100% des gagnants ont tenté leur chance.
En démocratie, c'est la majorité des bulletins exprimés qui compte, pas l'opinion des absentionistes, des canaris ou des poissons rouges.
Et c'est un abstentionniste aux législatives qui le dit !
Rédigé par : marc | jeudi 05 juil 2007 à 00:36