Écoutez l'enregistrement "pot-de-caste" de cette chronique :
On annonce à nouveau via la soi-disant "réunion de la Commission des comptes de la sécurité sociale" une situation catastrophique de notre système, toujours supposé le meilleur du monde. Les chiffres actuels paraissent alarmants et on les découvre en contradiction flagrante avec les annonces rassurantes des années précédentes.
Souvenez-vous : le plan Douste-Blazy, quelque chose comme le 60e en 60 ans. On nous disait : cette fois, ça va marcher, ça marche.
On aurait presque envie de trouver plus actuel ce jour anniversaire un peu nostalgique, du 5 juillet, où, je l'espère les Français d'Algérie et leurs amis pourront, peut-être, recevoir de la république enfin le droit de déposer un bouquet de violettes en mémoire de leurs martyrs (1).
Je n'oublierai jamais, en effet, cette phrase de l'un d'entre eux, ancien de la Première armée française, me racontant sa vie selon moi réussie, et même brillamment, toujours au service de son pays, et concluant, 30 ans après "les événements" "moralité, mon jeune ami, si tu veux être sûr d'être abandonné, tu peux faire confiance à l'État français".
Ce viatique m'accompagne encore aujourd'hui quand j'entends toutes les sornettes supposant que nos vieux jours ou notre santé puisse reposer sur des solutions mises en place par cet État central en faillite.
Faillite ? Mais oui. Tout cela ne fonctionne plus que sous perfusion. On emprunte pour rembourser les dettes. Oh ce qu'on appelle, le "crédit public" peut durer. Rien ne l'atteint car pour les marchés financiers, ce qui compte c'est la capacité de faire face aux échéances des produits du Trésor. Simplement, je le rappelle aucun engagement d'aucune caisse sociale ne fait partie de cette catégorie privilégiée.(2)
Faillite due à l'arrogance et à l'autisme de nos technocrates ? En grande partie.
Mais aussi, et surtout, conséquence, plus fondamentalement encore, de l'intervention, par elle-même, par définition, des politiques dans une activité assurancielle qui relève de la société civile, des propriétés et des contrats libres entre des particuliers. Toute ingérence des hommes de l'État ne peut dans ce domaine, comme dans bien d'autres, conduire exclusivement qu'à des mensonges et des destructions. Tant que le corps social a pu les encaisser on a constaté de simples ecchymoses. Aujourd'hui les plaies deviennent de plus en plus apparentes.
Certes un mélange de sentiments étranges s'empare du chroniqueur ayant consacré plusieurs années de sa vie à disque le phénomène et à tenter, vainement, d'en communiquer l'urgence et la fatalité.
Dire que rien n'auraient changé depuis les années 1990, depuis la rupture entre Rocard qui voulait sauver le système (tel Gorbatchev) et Mitterrand qui entendait surtout ne rien changer en gérant subtilement de rapports statiques (tel Brejnev) signifierait qu'on ignorerait non seulement les glissements du monde et de la France, mais aussi diverses décisions aux conséquences aggravantes, allant du plan Juppé de 1995, un plan d'étatisation et de soi-disant réformes à la Krouchtchev aux mesures fofolles prises par les socialistes, entre 1997 et 2002.
Demeurons-nous dans l'ère Andropov, allons-nous vers une époque Eltsine ? etc. : cela dépendra aussi de la mobilisation de l'opinion.
Aujourd'hui en tout cas on doit reconnaître clairement que l'ensemble des 4 branches du système prennent l'eau. L'assurance maladie reste aux pertes de 6 milliards constatées en 2006. Les retraites souffrent des départs sous-estimés, conséquences de la mauvaise réforme signée de M. Fillon en 2003, et leur déficit passe d'une estimation de 3,5 milliards à environ 4,5. Même la branche "famille" perd un peu plus de 1 milliard d'euros.
Mme Bachelot, et moins encore M. Fillon, ne pourront pas insinuer l'incompétence du gouvernement précédent. Et surtout personne ne saurait plus croire aux bouts de ficelles équilibrant l'assurance-maladie, proposés, ces jours-ci encore, mais sans la moindre conviction.
Cela ne marche pas. Cela n'a jamais rien sauvé.
Seule la promotion systématique de l'esprit de libre choix, de responsabilité et d'initiative permettra de redresser le pays.
JG Malliarakis
Notes
- J'en profite donc pour rappeler le rendez-vous de ce 5 juillet à l'Arc de Triomphe et pour signaler l'existence d'un cd-rom utile pour mieux connaître le drame des Français d'Algérie.
- La seule caisse dont les engagements sont vraiment garantis est la CADES, créées pour amortir la dette sociale et alimentée par un impôt spécial, la CRDS. Elle ne verse aucune prestation. En 1999 lors d'une conférence que je donnai au club de l'Horloge, une sorte de grand échalas ridicule se prévalant de divers titres me parla à ce sujet "d'engagements implicites de l'État". C'est une des rares occasions que ce personnage m'ait donné de rire franchement. J'espère que ceux qui ont cru à de tels arguments relevant du charlatanisme n'auront jamais l'occasion d'en pleurer.
Vous aimez l'Insolent ? Faites-le connaître à vos amis !
Sécu : déficit 10 milliards.
Education nationale, budget : 60 milliards. Cherchez l'erreur...
Rédigé par : Simon | jeudi 05 juil 2007 à 13:47
Les quatre branches prennent l'eau et voilà que Fillon en annonce une cinquième ! Le Titanic aussi avait des cales séparées les unes des autres.
MLL
Rédigé par : Michel Louis Lévy | jeudi 05 juil 2007 à 13:55
Est-on sûr de ce déficit ? Est-que l'État ne doit plus rien ? Je lis que, souvent, il oublie de rembourser ce qu'il doit.
En Alsace c'est mieux géré.
Rédigé par : MADER Léon | jeudi 05 juil 2007 à 18:56
Ne pourriez vous insister dans vos articles sur la nécessité absolue de ventiler les dépenses de la sécu entre les remboursements des malades, le financement des hopitaux, la CMU et l'AME.
J'en ai plus qu'assez d'entendre répéter à satiété que les Français consomment trop de méxdicaments et sont trop malades. Ancien commerçant (et ancien adhérent du CDCA), j'ai eu la chance de ne quasiment jamais avoir été malade (et heureusement, vu le taux de remboursement des commerçants) et je ne supporte plus cette culpabilisation frénétique des "usagers" de notre "formidable" système social .
La ventilation permettrait aux Français de savoir qui coûte cher à la sécu.
Mais j'imagine que ce sujet est complètement tabou.
Rédigé par : guy raynal | vendredi 06 juil 2007 à 01:24
Le problème avec la Sécu est qu'il ne s'agit pas à proprement parler d'un organisme d'assurance des risques liés à la santé mais d'un outil politique de socialisation des revenus et de financement de l'installation de population halogènes sur le territoire national. La Sécu correspond donc de fait à un centre de coûts qui par définition est toujours en déficit. Il serait d'ailleurs intéressant d'analyser la corrélation entre la progression des flux migratoires en France et le creusement du déficit qui appelle naturellement de nouveaux sacrifices de la part des assurés qu'ils vaudraient mieux appeler du nom de "généreux donateurs" tout dévoués au service de leur éviction au bénéfices de "pauvres" invités cordialement à prendre la place laissée inoccupée par ces cornichons de Franzous. Vous remarquerez d'ailleurs combien l'Etat se garde bien de publier un rapport circonstancié sur les sources de ce déficit de la Sécu. Ce serait pourtant la moindre des choses quand la contrepartie de la ponction sociale exigée est une diminution de cette même couverture sociale. Mais quand une population est prête à accepter de telles aberrations, pourquoi se gêner?
Rédigé par : Nicolas | samedi 07 juil 2007 à 13:09
"En 1999 lors d'une conférence que je donnai au club de l'Horloge, une sorte de grand échalas ridicule se prévalant de divers titres me parla à ce sujet "d'engagements implicites de l'État". C'est une des rares occasions que ce personnage m'ait donné de rire franchement. J'espère que ceux qui ont cru à de tels arguments relevant du charlatanisme n'auront jamais l'occasion d'en pleurer."
Très cher Monsieur Malliarakis,
N'auriez-vous pas succombé à la tentation de la vengeance? Faut-il s'abaisser à relever les bassesses de la personne visée?
Avec mes salutations très distinguées.
Petite réponse
Si j'avais seulement souhaité rivaliser en mesquinerie avec ce personnage, je sais que je n'y serais pas parvenu.
Rédigé par : Oeil de Cahin | samedi 07 juil 2007 à 16:27
Nicolas a tout dit. Rien à ajouter.
Rédigé par : Yann | dimanche 08 juil 2007 à 02:21
Pour amender ce que vient d'écrire Yann, je reprends les derniers mots du commentaire de Nicolas qu'il dit partager :
"Mais quand une population est prête à accepter de telles aberrations, pourquoi se gêner?"
Vous avez raison à un détail près : il n'y a jamais eu de referendum sur la question.
Il n'en a pas été question pendant les dernières campagnes électorales.
Les questions soulevées par la compatibilité du "droit de la sécurité sociale" - qui connaît ce droit exorbitant du droit privé en France ? - avec le droit communautaire, aussi pointues soient-elles, sont laissées de côté tant par les politiques par les médiatiques.
Etant données les réponses aux sondages que je connais, je peux affirmer que les Français ignorent tout de ce qu'est l'organisation de la sécurité sociale obligatoire.
D'ailleurs, s'ils la connaissaient un tant soit peu, ils ne parleraient pas de "sécurité sociale".
Pourquoi, Nicolas, identifiez-vous "sécurité sociale" à "un organisme d'assurance des risques liés à la santé mais d'un outil politique de socialisation des revenus et de financement de l'installation de population halogènes sur le territoire national" ?
Elle est beaucoup plus que cela.
Permettez moi de vous renvoyer à tout ce que j'ai pu écrire sur le sujet sur mon blog :
http://blog.georgeslane.fr/category/Economie-appliquee-de-lorganisation-de-la-securite-sociale
Cordialement
Rédigé par : georges lane | dimanche 08 juil 2007 à 13:45
bachelot va commencer une tournee avec son nouveau spectacle je suis a bon la ministre du sport et de la secu spectacle le plus drole de l'annee 2007 des bourdes a en tomber malade de rire avec a la cle 15 jours d'arrets !!!!
Rédigé par : vampires | mardi 17 juil 2007 à 15:08