Écoutez l'enregistrement "pot-de-caste" de cette chronique :
Au cours de deux votes récents, au moment du référendum de 2005 et lors du scrutin présidentielle de 2007 la question de la Turquie candidate à l'Union européenne a servi de révélateur à des cristallisations de l'opinion française, tout à fait distinctes de cette question en elle-même.
Je m'en tiens d'abord à ce sujet. Et j'adhère tout à fait, quant à moi, à l'essentiel des formulations proposées, lors du débat télévisé du 2 mai, par le candidat portant les couleurs de la droite. Considérant que ce révélateur de la Turquie marque une ligne de partage des eaux parfaitement claire, j'ai finalement voté pour la droite, et, contrairement à mon habitude, j'ai suggéré à mes lecteurs de faire comme moi.
Je le regrette d'autant moins que le débat européen a recommencé à mêler les considérations complexes des politiques nationales respectives. De ce fait la masse des électeurs français, qui ont finalement assuré la victoire de l'actuel président ne peut pas se voir ignorée. Elle pourra et elle devra se faire entendre tout au long du mandat de 5 ans donné à un homme, et bientôt à son parti, pour gouverner la France. Un principe de droit constitutionnel affirme que tout mandat impératif est nul ; nous devons en être conscients. Mais il est des souvenirs qui ne peuvent échapper aux hommes politiques, je pense précisément à ce référendum de 2005.
Cela veut dire que les adversaires systématiques et constants de toute Europe politique reprendront leur démarche. Elle a été dénoncée à juste titre en tantq ue telle le 2 mai par Nicolas Sarkozy. Car c'est eux qui sont au cœur même du projet d'adhésion de la Turquie. Leurs discours absolument faux et démagogiques reprendront si l'on n'y prend pas garde.
L'incompatibilité absolue entre l'islamisme et l'Europe demeure au centre du débat. Et présenter le laïcisme persécuteur turc, héritier de Kémal Ataturk allié de Lénine puis de Staline, comme son frère maçonnique et jacobin, donc comme un ami de l'Europe, relève d'une imposture supplémentaire.
Le jeu de certains États a plusieurs fois dans l'Histoire tenté de faire entrer, contre l'Europe, une alliance avec l'Empire ottoman. Ce fut le cas de la part du royaume de France sous François Ier. Je trouve dommage que cet exemple si souvent cité ne soit jamais analysé, jamais situé dans le contexte des conséquences de la défaite de Pavie.
Le fait indiscutable demeure qu'en s'alliant aux Turcs ennemis irréductibles de la Chrétienté, les signataires ont commis plus qu'une erreur une faute.
Aucune de ces alliances, pas plus celle des protestants hongrois au XVIIe siècle, que celle du Kaiser pendant la guerre de 1914, pas plus que le traité anglo-franco-turc de 1939 n'ont jamais rien rapporté à ceux qui les ont conclues.
Pourquoi se priver de donner d'autres exemples, comme celui de De Gaulle prétendant sceller avec Staline en décembre 1944. La date me paraît fort importante puisqu'alors le territoire français était libéré, une "belle et bonne alliance".
Qu'a rapporté cette belle et bonne alliance, sinon le commentaire fait, quelques semaines plus tard, en février 1945 à Yalta, par Staline : "la France doit demeurer un pays charmant mais faible".
Qu'a rapporté l'alliance gaullo-communiste du 30 août 1954 liquidant le projet d'une Communauté européenne de défense ?
Je ne le cache pas : ce qui m'inquièterait éventuellement dans le pouvoir naissant ce n'est pas la dimension européenne de sa politique. Je la crois intellignte et nécessaire. Je craindrais plutôt sa frilosité toujours possible dans la liquidation de ces vielles lunes gaullo-communiste. Car il faut en finir avec les vielles lubies tenant lieu de patriotisme à nos technocrates et à nos jacobins. Leurs idées fausses et leurs préjugés prêt-à-penser se révèleront toujours tournées vers la négation de l'identité européenne, le mépris du droit et la suppression des libertés.
JG Malliarakis
Vous aimez l'Insolent ? Faites-le connaître à vos amis !
Selon moi pour que la masse des électeurs qui s'oppose à l'entrée de la turquie en Europe se fasse entendre et pèse de tout son poids, elle doit voter le plus à Droite possible, c'est ce que je ferais en votant FN à toutes les élections à venir. Aussi j'admire cette capacité de réjouissance et de croyance en cet homme qu'affiche Mr Malliarakis, ça doit vraiment être super cool d'avoir le président qu'on voulait.
Rédigé par : Yann | vendredi 25 mai 2007 à 11:46
Il est très difficile de vous suivre dans le domaine européen.
On comprend que vous êtes farouchement opposé à l'adhésion de la Turquie, un pays - c'est peut-être du à votre origine greque - qui vous est vivement antipathique, et un territoire qui fut celui de l'empire byzantin, mais décidément vous vous refusez absolument à lui accorder aucun caractère européen, l'Islam ayant constitué une césure définitive et irrémédiable.
Vous avez peut-être bien raison là dessus et en tous cas vous avez raison de ne fonder aucune confiance sur le caractère maçonnique de la Turquie kémaliste, qui est, c'est bien évident, la raison principale, pour laquelle les "élites" dirigeantes européennes, elles aussi maçonniques, ne renoncent pas à leur projet malgré la réticence des opinions publiques. (L'autre raison est la volonté américaine de voir s'dentifier l'Europe politique à l'OTAN.)
Ceci étant dit, on peine à comprendre votre curieux attachement à un machin supranational qui n'est rien d'autre que l'alliance d'ambitions politiciennes cherchant à se partager d'innombrables sinécures et le pacte funeste des hiérachies syndicales avec les milieux de la grande industrie, sur le dos des PME. C'est ainsi que l'on prétend imposer un "modèle social" sous lequel la libre entreprise ne peut que languir.
Veuillez prendre en considération cette analyse des driving forces essentielles de l'européisme. Vous verrez que mon analyse est juste.
Je n'arrive absolument pas à comprendre pourquoi ce projet européiste trouve grâce à vos yeux.
Bien sur, vous vous placez sur le terrain de la défense de l'occident et vous vous méfiez tant du chauvinisme que de l'alliance délétère jacobino-gaullo-communiste. Là dessus encore on ne peut que partager votre analyse.
Seulement le machin que les Barroso et Cie s'ingénient à construire n'a absolument rien de commun avec le genre d'Europe que vous appelez de vos voeux: chrétienne, traditionnelle et faisant l'option non équivoque de l'économie libérale.
On nous prépare une prison des peuples socialo-libérale maçonnique, anti-chrétienne et fiscaliste. Sous cet imperium d'un genre nouveau - qui n'a plus rien à voir avec les objectifs légitimes du traité de Rome de Schumann et Adenauer - il n'y aura plus de place ni pour l'indépendance des nations - que vous avez passée par pertes et profits, peut-être avec lucidité - ni même pour le simple self government des populations.
Cette Europe là il n 'y a qu'une réponse à lui faire:
Non ! non ! non ! et non !
Vous ne répondez plus aux commentaires de vos lecteurs, et ces derniers doivent respecter cela sinon vous n'en finiriez pas. Cependant j'espère que vous expliciterez dans une prochaine chronique votre vision de l'Europe. Pour le moment elle m'est absolument incompréhensible.
Rédigé par : Démosthène | vendredi 25 mai 2007 à 12:03
A tous ceux qui veulent parler d'une manière ou d'une autre de "l'Europe", je conseille vivement la lecture des tomes 1 et 2 des "Faits et chroniques interdits au public" de Pierre et Danièle de Villemarest... Le commentaire relatif à la CED de votre chronique doit, sous ce nouvel éclairage d'un pro du renseignement politique, être entièrement ré-écrit.
Rédigé par : ROUCOURT | vendredi 25 mai 2007 à 12:54
Je vous cite : "L'incompatibilité absolue entre l'islamisme et l'Europe demeure au centre du débat".
L'islamisme n'est compatible qu'en pays islamiques, encore faut-il que les populations respectives de ces derniers choisissent librement. La différence entre l'Islam et l'Islamisme : le premier cohabite et voit venir, le second ne fait pas mystère de son hégémonisme et clame déjà sa souveraineté sur la création.
Le négationnisme a la part belle dans cette guerre de civilisations qui rechigne à dire son nom : ce n'est pas en niant la primauté de la civilisation judéo-chrétienne en Occident qu'on peut effacer des siècles d'histoire. Toujours est-il que, bien que majoritairement chrétienne, l'Europe a mis en avant la laïcité pour accorder un statut égalitaire à ses minorités. C'est sa plus belle démonstration de générosité et donc une cause pour laquelle il est essentiel de se battre. Une petite aparté : jamais je n'oublierai ce qu'elle a réservé à mon peuple et jamais je ne baisserai ma garde en tant que Juif, mais jamais je n'accuserai les enfants d'être responsables des fautes de leurs parents.
Je suis donc pour que l'Europe continue d'être majoritairement chrétienne, qu'elle conserve à jamais ses spécificités culturelles et que ses minorités pratiquent librement leurs religions en se cantonnant "religieusement" dans le domaine des sphères privées.
Rédigé par : Davidex | vendredi 25 mai 2007 à 13:28
Je ne comprend pas très bien votre enthousiasme pour l'Europe. Ne voyez-vous pas que l'union de l'Europe -- à moins qu'elle soit très lâche et votre copain Sarkozy ne semble pas privilégier cette option -- tue lentement la diversité culturelle et linguistique de l'Europe.
Je le dis franchement: je préfère une France moyenne puissance qui parle français, qui a des liens avec le monde francophone, à une Europe forte qui imposera de plus en plus l'anglais à tous ses "citoyens".
Oui, oui, je sais de vieilles lunes jacobines. Comme si la réalité régionale et ethnique de la France n'avait pas changée depuis 1789...
Rédigé par : Louis M. | vendredi 25 mai 2007 à 21:05
Variante sur la trame du message de Davidex
Je vous cite : "L'incompatibilité absolue entre l'islamisme et l'Europe demeure au centre du débat".
L'islamisme n'est compatible qu'en pays conquis par l’islam, encore faut-il que les populations respectives de ces derniers choisissent de s’y référer. La différence entre l'Islam et l'Islamisme : le premier cohabite et voit venir en attendant son heure, le second ne fait pas mystère de son hégémonisme et clame déjà sa souveraineté sur la création.
Le négationnisme a la part belle dans cette guerre de civilisations qui rechigne à dire son nom : ce n'est pas en niant la primauté de la civilisation indoeuropéenne en Occident qu'on peut effacer des millénaires d'histoire. Toujours est-il que, au crépuscule de l’ère chrétienne de l’Europe, celle-ci mit en avant la laïcité pour faire tomber le catholicisme de sa position dominante au profit d’une « religiosité des Lumières », conférant du même coup un statut égalitaire à ses minorités, et lui conférant un statut égal à celui de ses minorités. C'est la plus belle démonstration du déclin de la religion chrétienne, et cela augure d’une post-chrétienté qui nous permettra enfin de nous réaffilier à nos propres racines païennes, processus dans lequel il est essentiel de s’investir. Un petit aparté : jamais je n'oublierai la menace d’effacement identitaire qui plane sur mon peuple et jamais je ne baisserai ma garde en tant qu’indo-européen, mais jamais je n'accuserai les enfants d'être responsables des fautes de leurs parents.
Je suis donc pour que l'Europe redevienne authentiquement elle-même, ses racines solidement plantées dans son socle historique et protohistorique, qu'elle conserve à jamais ses spécificités culturelles, et que ses minorités pratiquent librement leurs religions en se cantonnant "religieusement" dans le domaine des sphères privées, dans le respect du socle spirituel européen.
Rédigé par : Erik | samedi 26 mai 2007 à 10:10
Il y a des clichés qui ont la peau dure.
Istambul n'est pas la Tuquie ,de meme que Neuilly n'est pas la banlieue.
La laicité turque n'a rien à voir avec celle des vrais europeens ,qui ont ,au cours de leur histoire
digeré Athenes -Rome -le
christianisme-la Reforme -
la Renaissance - les Lumieres et la Revolution (ouf).Cela ne leur a pas été imposé par un dictateur
qui faisait partie d'officiers vaincus.
Le choix pour la Turquie n'est pas l'Europe ou l'islamisme, mais les militaires ou les barbus.
Nous n'avons pas ,en les accueuillant dans l'Europe , à les guider dans leur choix.
Si par malheur,nous les accueillons, le choix pour l'Europe sera entre le declin de l'empire romain et le retour de l'empire ottoman.
Car en y regardant de plus près,qui souhaite que la Turquie adhère pleinement?
Les USA , qui ne sont pas le meilleur ami de l'Europe.
Le fait que je sois armenien d'origine n'a rien à voir avec ce qui precede.
Rédigé par : gourbetian | samedi 26 mai 2007 à 12:34
Comment un homme aussi intelligent et brillant que vous a-t-il pu se laisser séduire par un bateleur qui ne sait que promettre, faire semblant, tromper son monde et ne jamais mettre ses actes en concordances avec ses paroles ? Ses actes (CFCM, abolition de la "double peine", régularisations discrètes mais efficaces, constructions de mosquées, discrimination positive, reprise par le parlement d'une version simplifiée de la constitution européenne, installation de ministres socialistes...) sont en total désaccord avec ses déclarations patriotiques, poudre aux yeux destinée aux naïfs !
Rédigé par : CCTIDER | samedi 26 mai 2007 à 13:22
Oui, tout cela est bien joli, rondement argumenté, mais ces lecteurs ont sans doute oublié les horreurs que nous ont apportées sous le prétexte d'islam les guerriers importés d'orient, la propagande violente anti-blanche et l'anti-sémitisme scabreux qui minent notre volonté de paix, d'harmonies économiques, et de prospérité. Une Europe unie et forte où la France n'est pas la cancre de la classe, mais plutôt l'initiatrice du rassemblement des valeurs de liberté, sera la gardienne de notre sécurité et de notre pérennité.
Rédigé par : minvielle | samedi 26 mai 2007 à 14:12
Bonjour ,
Il serait juste de préciser que la Turquie est plutôt l'allié des USA si ce n'est le pion de ceux-ci en Europe.
De plus les déclarations du libéral pro USA Garello nous disant qu'il est pour "l'entrée de la Turquie pour détruire l'Europe afin qu'elle ne fasse pas d'ombre aux USA"(sic) ou cette autre déclaration du même Garello faisant l'apologie de l'intervention turque à Chypre "inspirée par les USA pour empêcher la mise en place du pouvoir communiste de Makarios" (sic) sont sans ambiguïté ….
Alors Lénine et Staline ne sont guère les problèmes du moment.
Rédigé par : Procaxlibertas | samedi 26 mai 2007 à 17:06
Pardon de rester au ras des paquerettes dans un débat où l'on côtoie parfois les complots maçonniques, Staline, ou encore les puissances nécessairement "occultes" de la finance internationale, mais :
Quelqu'un peut-il me citer un seul peuple Européen majoritairement favorable à l'adhésion de la Turquie dans l'Union Européenne ?
Notre problème n'est donc pas "trop d'Europe" mais plutôt "pas assez" d'une Europe démocratique, c'est à dire d'une Europe où ce n'est pas une bourgeoisie pseudo avancée qui gouverne, mais les citoyens eux-mêmes, à travers une classe politique sous contrôle.
Une partie des élites économiques et culturelles US seraient assez favorables à une "intégration" plus poussée du Mexique dans les USA.
Pourquoi cela n'a t-il aucune chance de se produire ?
2000 ans d'Histoire démontrent que les Juifs s'adaptent partout ils viennent vivre, et les Musulmans, nulle part.
Au contraire, ce sont eux qui adaptent leur environnement à eux-même, comme les Chrétiens.
Toute cohabitation entre ces deux cultures débouche sur la domination de l'une sur l'autre (ce mouvement s'est, pour l'instant,fait dans un sens plutôt que dans l'autre) et des conflits inextinguibles.
La seule raison de souhaiter l'adhésion de la Turquie est qu'un tel évènement précipiterait, à moyen terme, un conflit islamo-chrétien à l'échelle de l'europe entière.
Mais qui serait assez cynique pour souhaiter pareil cataclysme ?
Rédigé par : marc | dimanche 27 mai 2007 à 18:07
"Prenez garde qu'à force de vous polir, la civilisation ne vous use."
Mgr Graveran, Sur l'avenir religieux du diocèse de Cornouaille (mandement rédigé pour le Carème de 1846)
Rédigé par : Philippe JOSSELIN | lundi 28 mai 2007 à 10:35
Je suis, pour l'essentiel, en accord avec l'édito du 25 mai mais je voudrais ajouter ceci
C'est avant tout pour des raisons géographiques que l'on doit s'opposer à l'entrée de la Turquie dans l'U.E car 95% de son territoire sont situés en Asie mineure et les 5% restant sont les vestiges de la conquête militaire ottomane; si demain, par miracle, la majorité des Turcs se convertissaient au christianisme cela ne changerait rien à l'affaire.
Admettre l'entrée de la Turquie dans l'U.E serait en outre ouvrir la voie à celle d'autres pays du pourtour méditerranéen.
Rédigé par : rené grouman | mardi 29 mai 2007 à 13:36