Écoutez l'enregistrement "pot-de-caste" de cette chronique :
Impossible aujourd'hui encore d'échapper au débat de l'élection présidentielle. En cela les quatre mois écoulés auront fonctionné comme une sorte de réapprentissage de la démocratie. Quel contraste avec le blocage de tout dialogue décrété autoritairement par l’affreux Chirac en 2002. En voilà un que l'on ne saurait regretter !
En dépit des apparences d'une polarisation sur l'élection quasi plébiscitaire, le peuple se prononçant sur un homme, ou sur une femme, nous nous situons désormais dans une constitution parlementaire. Churchill a pu qualifier autrefois celui-ci de "pire des régimes…excepté tous les autres." Or dans un tel cadre, offrant ici un choix purement binaire, deux familles s'opposent désormais, "les droites" d'un côté, la gauche de l'autre, l'extrême gauche se rassemblant sans hésitation ni murmure du côté de sa porte parole naturelle.
Le retour au face-à-face symbolisé par cette émission du 2 mai sur TF1, confrontation entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy répondant, pendant plus de 2 heures, aux questions de l'encore sémillant Patrick Poivre d'Arvor et de la toujours tristounette Arlette Chabot, sous le regard de 21 millions de téléspectateurs mérite d'être salué.
Là aussi nous en arrivons à la fin de l'ère de connivence décadentielle socialo-chiraquienne.
Fille légitime couvée depuis 25 ans par la Mitterrandie, Mme Royal n'a probablement pas compris l'intention de rupture de son adveraire et de tous ceux qui le soutiennent vraiment.
Ce désir se trouve partagé par tous ceux qui l'observent favorablement, et plus encore par d'autres qui se contentent pour l'instant de le faire honnêtement.
Je précise, une fois encore, que j'entends moi-même ne me situer aujourd'hui que dans cette dernière catégorie. Chat échaudé craint l'eau froide.
J'éprouve personnellement une certaine difficulté à ne pas penser que la Ve république est née d'un discours où son fondateur s'écriait "je vous ai compris" à des gens qu'il se préparait à abandonner.
De la sorte, nous devrons attendre la réalisation des premières promesses de réformes pour pouvoir nous dire, éventuellement, positivement partisans de celui qui les réaliserait – et pour lequel je m'apprête à voter, sans aucun état d'âme puisqu'il s'agit de battre Mme Royal, de vaincre la gauche et d'éviter ainsi à la France une nouvelle vague de sottises socialo-communistes agrémentées au besoin d'un funeste rappel de Vert ainsi que d'une touche supplémentaire de laïcisme et de socialisme maçonnique.
Depuis un demi-siècle notre pays non seulement s’est terriblement transformé ; mais aussi nous mesurons comme il se trouve affaibli sinon abaissé, et comme il s'est relativement appauvri en comparaison du reste de l’Europe. On ne peut plus jouer avec les idées fausses. On ne peut guère différer, non plus, le moment de la réhabilitation du travail et de la libre entreprise.
Visiblement, dans la dernière ligne droite d'une campagne mal engagée par ses inopportuns déplacements, conçus comme prestigieux !, sur la muraille de Chine, au Québec et au Proche Orient, Mme Royal avait été regonflée à bloc par son rassemblement subliminal et passéiste de Charléty du 1er mai.
Notre élégante présidente de Poitou-Charentes est allée jusqu'à feindre la colère et elle n'a pas hésité à montrer sans pudeur l'artifice de sa démarche.
Sur le point précis suscitant son ire préfabriquée, celui de l'accueil des enfants handicapés dans le système scolaire, nous ne pouvons que reprendre sans paraphrase la réponse de Xavier Bertrand : "Ce n'est pas parce qu'on parle fort qu'on parle juste. Ce qu'a dit Ségolène Royal est totalement faux car la vérité c'est qu'entre 2002 et 2007, le nombre d'enfants handicapés scolarisés est passé d'un peu plus de 80 000 à 160 000 et que le nombre de personnes s'occupant de ces enfants à l'école a été augmenté de plus de 80 %".
Ses tirades manifestement apprises par cœur, — car Mme Royal possède un cœur, — souvent incompréhensibles, parce que mal assimilées, concernant des dossiers mal maîtrisés, reflètent au bout du compte l'utopie intrinsèque et l'ivresse technocratique de ses conseilleurs. Depuis plusieurs jours, l'aréopage socialiste la pousse à jouer le tout pour le tout, y compris l'habile Dominique Strauss-Kahn qui saura tirer son épingle du jeu.
On l'a poussée à une offensive justifiée par le seul fait qu'elle n'aurait désormais plus rien à perdre, par conséquent : "pas de munitions feu à volonté"
Le vénéneux entourage n'a pas réussi à lui faire dissimuler son tempérament secrètement totalitaire, celle d'une admiratrice de Robespierre, de Lénine et de Mao Tsé-toung, l'amenant à dire quelque 150 fois "je veux" et à interrompre sans retenue, entre 20 et 30 fois, son interlocuteur.
Ah ! Bien sûr ! Aucune tête encore n'est tombée, des guillotines rouillées et toujours métaphoriques des plateaux de télévisions. Le radical chic demeure encore dans sa virtualité commode. N'empêche qu'elle a dévoilé les braises couvant, lovées sous ses jupons sages. Mme Royal se nourrit du feu du ressentiment, moteur véritable de l'entreprise communiste.
J'ai trouvé en regard, dois-je aussi le souligner, suffisamment éclairant et maître de son sujet Nicolas Sarkozy sur la plupart des dossiers évoqués, sur le nombre des fonctionnaires, par exemple, sur son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, sur la question de l'Iran (où Mme Royal divague, comme elle délire sur les relations avec la Chine), sur l'immigration ou sur le renforcement du rôle du parlement.
Cette dernière proposition paraît moins scabreuse que celles des "jurys citoyens", de la "démocratie participative" et la "cohérence des politiques" appelées à bouleverser les institutions pour conduire à une hypothétique et peu souhaitable VIe république.
Techniquement solide, et conforme à la réforme Fillon de 2003, le discours de M. Sarkozy sur les retraites m'a paru cependant moins convaincant que le reste. Je ne crois pas à la gestion rationnelle du monopole. Je l'ai écrit je persiste et je signe.
Habilement Nicolas Sarkozy a conduit son interlocutrice à montrer, d'elle-même, à la fois sa propre frivolité, son ignorance des sujets concrets et son intransigeance doctrinaire.
Cela s'est vu, de façon criarde sur le financement du fond de réserve des retraites, et sur sa "taxation des revenus boursiers". Me Royal parle encore de Haute autorité s'agissant de l'audiovisuel, ignorant peut-être que son propre parti a instauré le CSA par une loi du 17 janvier 1989, soit depuis 18 années.
Reconnaissons à la candidate du parti socialiste un point fort : elle excelle dans le misérabilisme, dans le registre subliminal des femmes battues, des policières violées (s'il eût osé utiliser cette affaire, Nicolas Sarkozy eût été jugé, évidemment, abject), de la nécessité de mettre un agent de police pour protéger chaquefonctionnaire. Ah ! l'affaire d'Outreau n'inspire à Mme Royal aucun bémol quant à la chasse aux pédophiles et quant à la répression intraitable de simples suspects, pour lesquels aucune sympathie ne se manifestera jamais.
Non il n'y a "pas photo" comme on disait autrefois sur les champs de courses et comme on dit désormais partout, pour départager Mme Royal et Nicolas Sarkozy. Le second s'est révélé présidentiable, la première certainement pas.
Pas besoin de photo non plus quant à l'affrontement entre la droite et la gauche.
Je souhaite donc un pourcentage maximal de voix à la droite dimanche, parce que, sans cela, la revanche de la gauche soixante-huitarde se réaffirmerait partout.
JG Malliarakis
Un très bel article.
Rédigé par : Sylvie | jeudi 03 mai 2007 à 17:40
J'approuve vos commentaires cependant le manque criant de libéralisme fera qu'une fois de plus je regretterai amèrement de n'avoir que le moins mauvais pour tout choix.
Michel Lejosne
Rédigé par : Lejosne Michel | jeudi 03 mai 2007 à 19:19
Les 2 candidats ont leurs avantages et leurs inconvénients.
En fait l'impression qu'ils donnent, tous les deux, c'est qu'ils pourraient travailler ensemble dans un même gouvernement. Ségolène au social et Sarkozy pour mettre de l'ordre dans le pays.
Pas de Président de la république : un roi qui veillerait que le pays fonctionne bien, avec un seul Premier ministre.
Rédigé par : SimonT | jeudi 03 mai 2007 à 19:32
Qu'il fait bon de retrouver des textes où les menaces communistes, socialistes et maçonniques pèsent sur la France.
Rédigé par : pas perdus | jeudi 03 mai 2007 à 20:27
Article intéressant, cependant M. Malliarakis semble s'être laissé séduire par les promesses de Sarkozy; vous dites que M. Sarkozy est plus crédible mais que disait l'UMP en 2002 ? Avons-nous tous une mémoire si courte ? On entendait partout M. Dutreil prôner la libéralisation des PME, la baisse des charges, il fallait rompre avec le socialisme archaïque... 5 ans plus tard, force est de constater qu'aucun progrès n'a été accompli: il n'y a donc aucune raison de se réjouir des "intentions" de M. Sarkozy car il est fort probable qu'il ne les concrétisera pas.
Petite réponse
Eh bien si les promesses de M. Sarkozy ne sont pas tenues nous les lui rappellerons.
Je vous rappelle qu'il ne s'agit pas d'élire un dictateur.
Quant à Dutreil voila un assez bon exemple d'un ministre bien intentionné (à l'égard des PME) qui n'a pas eu les mains libres.
Je regrette que le front ait fait si peu de voix : mais je ne regrette pas son absence au second tour qui, en 2002, avait créé une situation dramatique et aggravé (je dis bien : aggravé, pas "créé") le "gauchissement" de Chirac, élu par la gauche.
Sur un point aussi, sans me laisser prendre au jeu des promesses, je m'autorise à déceler une vraie différence entre Sarkozy et Chirac. Je crains que trop de gens se soient laissés abuser par une presse et des campagnes de mauvaise foi, — ainsi quand la gauche parle de Sarkozy comme s'il était le président ou le premier ministre sortant.
J'ai maintes fois écrit que l'élection du p.de la r. au suffrage universel était discutable. N'en faisons pas un événement unique.
Votons, ce 6 mai, pour le moins mauvais.
Le 7 mai, il fera encore jour...
Cordialement à vous.
JGM
Rédigé par : christophe | samedi 05 mai 2007 à 16:13
J'apprécie vos points de vue même si je ne les partage pas toujours complètement.
Quoiqu'il en soit, j'ai bien senti que vous êtiez vous aussi favorable à l'idée "liquider l'héritage de mai 68" qui a plongé la France dans la régression. Ne serait-ce que pour avoir exprimé explicitement cette idée M. Sarkozy a droit à ma reconnaissance sous conditions car il ne faut pas seulement qu'il le dise, il faut aussi qu'il le fasse. A. Givaudan
Rédigé par : Givaudan Antoine | lundi 07 mai 2007 à 09:25
J'ai eu l'occasion,dans le passé, de vous adresser des informations sur la question maçonnique, dans le cadre de ma fonction dans l'OMDF,sans recevoir d'ailleurs une quelconque réponse. Mais je note, à réception de votre courriel de ce jour, que vous aviez pris la peine de garder mes coordonnées.
J'ai donc pris connaissance de vos réflexions, lesquelles, globalement, sont semblables aux miennes. Mais si je vous adresse ce commentaire, c'est en raison de votre citation concernat le "socialisme maçonnique" que vous n'avez pu vous empêcher d'insérer sans aucune nuance, condamnant ainsi la maçonnerie dans son ensemble, en vertu des mensonges et des absurdités qui perdurent allègrement depuis fort longtemps en dépit des mises au point qui sont régulièrement faites mais constamment ignorées ou rejetées. Je trouve cela fort regrettable de la part de personnes qui se disent fidèles aux principes de la chrétienté et qui pour toute compréhension semblent se borner à se boucher les yeux et les oreilles. Considérant qu'il existe beaucoup plus de catholiques de gauche qu'il peut y en avoir chez les francs-maçons, à quand votre condamnations de l'Eglise catholique et Romaine ???/
Meilleures salutations.
Paul Jean Girard, Président du Bureau de l'OMDF.
Rédigé par : Paul Jean Girard | lundi 07 mai 2007 à 16:56