Écoutez l'enregistrement "pot-de-caste" de cette chronique :
En élisant, à une assez forte majorité, Nicolas Sarkozy chef du pouvoir exécutif, les Français n'ont pas désigné un libéral. Ceci mérite de se voir rappeler en dépit de certains aspects de son programme. Stigmatisé comme tel, et même comme "ultra-libéral", perçu comme une sorte de Thatcher français, le président de l'UMP représente quelque chose d'intermédiaire légèrement plus à gauche que Tony Blair et heureusement plus à droite que Ugo Chavez, c'est-à-dire un moindre mal par rapport au programme archaïque, robespierriste et redoutable, de Ségolène Royal.
Nous avons donc choisi, en principe pour 5 ans, une sorte de demi-socialisme modéré et intelligent contre un socialisme extrême et sectaire, nous avons opté pour quelques réformes nécessaires, auxquelles souscrivent les moins bornés des gens de gauche. Au besoin on se reportera aux articles publiés par MM. Claude Allègre ou Mathieu Lindon dans Libération le 26 mai.
Les Français ont eu raison de le faire : nous n'avions, de toute manière, pas mieux à nous mettre sous la dent. Et, d'autre part le courant de réformes prévisibles dans les mois à venir, surtout s'il est mis en place rapidement, constituera une mise en ordre et une première étape.
Après, viendront, du moins il faut l'espérer, de nouvelles avancées vers une société française plus libre, moins fiscalisée, moins réglementée, moins bloquée par le chantage permanent de bureaucraties syndicales ne représentant qu'elles-mêmes, moins tendue par le ressentiment pseudo-égalitaire des classes fonctionnariales, moins centralisée sur la région parisienne, moins persécutrice des initiatives, moins mise en fiches par la sécurité sociale monopoliste, et, de ce fait, moins désarmée et moins pessimiste face aux défis du monde, moins niaise aussi face aux dangers très réels des troubles qui ensanglantent la Planète etc.
L'absence de vraies forces allant dans un tel sens, sens qu'on peut qualifier de libéral, demeure la carence la plus dommageable de la vie politique française, mais aussi dans les moyens d'information, et dans les sphères culturelles.
J'ignore si la constitution d'un parti national et libéral aurait un sens, ou s'il faut renforcer les courants libéraux au sein de l'UMP, ni même si cela serait possible. Je sais simplement que cette force, aujourd'hui, n'existe pas, ni hors du système, ni dans le système et surtout qu'elle n'est pas représentée au sein du gouvernement actuel.
On a accordé à une certaine droite catholique un petit signe d'ouverture en confiant un ministère à Madame Boutin. Son équivalent chez les libéraux et les nationaux demeure invisible et, même, MM. Goasguen ou Novelli ont fait clairement comprendre que, dans les conditions actuelles ils refuseraient l'aumône d'un secrétariat d'État (1).
Si nous souhaitons que les réformes votées pendant l'été, puis l'action qu'on espère positive du gouvernement Fillon, puissent représenter des essais à transformer (et j'espère qu'on me pardonnera ce matin l'approximation d'une telle métaphore tirée du rugby) il est manifestement grand temps de recruter, de former et de mettre en place les buteurs, les capitaines et les équipiers de la relève nationale, chrétienne, européenne et libérale de demain. Aux élections législatives, bien sûr, nous savons que les jeux sont faits : je le redis cependant comme je l'écrivais, à la veille du 1er tour le 20 avril, les citoyens ne doivent pas se laisser intimider, ils doivent voter, partout où ils en auront l'occasion, pour les hommes et les femmes de caractère, jeunes si possible, qui se révéleront nécessaires demain au redressement de la France.
Puis-je me permettre de rappeler que le courant dont je parle représente une part très importante de l'opinion française. On ne lui donne jamais la parole ni dans les gros moyens d'information ni dans les petites structures sectaires, ni dans les conseils gouvernementaux. Mais elle peut et doit désormais s'affirmer, dans le pays, pour aider à sa reconstruction, après un quart de siècle de ravages socialo-chiraquiens.
J'ose encore l'espérer.
JG Malliarakis
Notes :
- cf. Le Point en date du 24 mai.
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Cher Monsieur Malliarakis, le bon sens de votre article nous va droit au cœur...il est à concevoir, bien sûr, une attente sincère de nos concitoyens, à savoir : plus de considération d'une classe politique qui oublie un peu vite que leur place a été obtenue grâce aux voix des électeurs, qui ne peuvent s'occuper de tout et qui "délèguent" certaines tâches, notamment la gestion de l'argent public, et là, hic, haïe, donc, ça ne glisse plus du tout. Je suppose que c'est une préoccupation générale que de lutter contre les exagérations de certains parasites. Oserons nous échanger ici les nombreux points de mécontentement qui agacent par leur impunité? Un problème est souvent à deux versants. Resituons l'idée de ce qu'est une personne dans la société française. J'ai entendu dire, à l'occasion de l'anniversaire de la révolution, de la bouche de Mme Bachelot, que les décos de Paris (portes illuminées, etc, joli, non?) coûtaient 400 millions. Comment peut on insulter autant les pauvres? Une idée, presque catho : l'argent sert à construire. Point final. Tant que l'on ne sait pas cela, on tape dans la caisse. Il suffit de poudre aux yeux! Je ne confierai pas mon argent à des dilapideurs, voire des racketteurs! En tout cas pas à des irresponsables. Voyons le problème des intermittents, par exemple, évoqué souvent par bribes. Voici une autre face des choses : peu de musiciens sont déclarés dans les petits lieux qui leur permettent de s'exprimer. L'idée est encore que la musique n'est pas un métier, et donc, partant de cela, les obligations de l'employeur ne sont que rarement respectées, et pourtant c'est une obligation. Peu de maires (opj par statut) font en sorte que cela soit respecté. Il ya 10ans, j'ai pondu un rapport personnel (vous savez la stérilité de tels émois, cher monsieur) sur les charges des musiciens dans les Yvelines. J'arrivais par un calcul simple à 1,5 milliards de centimes (estimés à la baisse) par an de charges non payées par les lieux sus-dits. Autant de cotisations qui ne vont pas dans la caisse commune, et qui laisseraient les professionels tourner dans ces lieux, et les amateurs rester à leur place, dans les petits moments qui leur agrée. Je ne pense pas que Mme Boutin, toute chrétienne qu'elle soit, soit émue par de tels résultats. Le coup de karsher est attendu surtout sur le gaspillage et le respect du travail des français, et aussi dans la classe politique arrogante, qui gaspille au vu et au su de tous! Verrons nous cette bande de "jeunes" gouvernants incliner vers un peu de réalisme économique, et non point désigner des faux fautifs, comme les automobilistes, par exemple, et enfin racler les bons fonds juteux de l'hypocrisie sociale dans le spectacle, le bâtiment, et la restauration? Par ailleurs, je préfère également, pour les affaires internationales, voir Sarko en face de Bush ou Poutine que Ségo, qui m'effraie un peu par son immaturité. Les charges du président (sic) sont très lourdes, mais les nôtres sont de plus en plus insupportables.....bien amicalement à tous, PMS.
Rédigé par : minvielle | mardi 29 mai 2007 à 13:18
Cher Jean-Gilles, si je puis me permettre et même si je reconnais volontiers que c'est un pis-aller, il faut quand même dire qu'il y a un libéral (ou ce qui s'en rapproche le plus) au gouvernement en la personne d'Eric Woerth, et qu'il est quand même en charge d'un ministère plutôt symbolique, le budget.
Rédigé par : ylyad | mardi 29 mai 2007 à 14:17
Woerth, le libéral qui veut laisser filer les déficits ? (certes on a dû lui demander de le dire)
Rédigé par : Victor le banni | mardi 29 mai 2007 à 16:26
Je rappelle, car cela ne ressort pas de l'article, qu'il existe un jeune parti libéral qui présente une cinquantaine de candidats:
Alternative Libérale
Rédigé par : Jacques Peter | mardi 29 mai 2007 à 20:40
Je suis un de ces 50 candidats, probablement le plus âgé (52 ans) et vous remercie de faire connaître Alternative Libérale. Mon blog : www.thierry-jallas.fr
Rédigé par : Jallas | mardi 29 mai 2007 à 21:34
Woerth,
que j'ai eu l'occasion de voir à l'oeuvre de très près au moment du CPE est probablement un des personnages les plus nocifs de tous le gouvernement.
Il illustre, avec Darcos, le fait qu'il existe encore de nombreuses raisons de désespérer.
Pour moi, au premier tour des législatives, ce sera "pêche à la ligne".
Sans remaniement avant le deuxième, ce sera de nouveau "pêche à la ligne".
N'ayant voté Sarkozy que pour échapper à Royal, je ne peux même pas me compter parmi les déçus, ce qui est un comble.
Les réformes ne seront pas menées, le gouvernement continuera de reculer.
La Droite ne réforme jamais en France (1814-1848, 1919-1924, 1931-1936), elle temporise.
Seuls les militaires réforment (Bonaparte, Pétain, De Gaulle)
Ce pays est imbécile.
Rédigé par : marc | mardi 29 mai 2007 à 22:09
bien entendu , il s'agira comme d'habitude de gérer les réclamations des fainéants ;
peut etre faut-il absolument
toucher le fond , descendre encore ; et, comme toujours dans notre espèce , un sacrifice humain qui servira de nouveau symbole ...
Rédigé par : catherine | mercredi 30 mai 2007 à 01:01
Je découvre votre site dans sa nouvelle forme avec l'adjoncton de commentaires. L'envoi d'un commentaire est-il subordonné à un préalable quelconque (adhéson, cotisation,inscription...) ?
Petite réponse :
Aucun préalable. Il suffit d'utiliser la fonction "commentaire" en bas des articles.
Rédigé par : Turbier Paul | mercredi 30 mai 2007 à 18:52
Des imbéciles les Français ? pas forcément
Plutôt des vaincus, épuisés par les guerres intérieures et extérieures : la TERREUR, le génocide vendéen,les révolutions de 15,30,48,70, ...
Mais aussi la guerre faite à la France catholique, jusqu'à l'extrême en 1905 !
Il y eut des morts, un enseignement supérieur de qualité ruiné ; puis cette horrible Avec cette Loi sur la " laïcité "
Aussi les DEFAITES TOTALES, dans le sang, l'humiliation, la ruine ... : ces défaites de 1815, 70, 14, puis 40 , tous ces morts pour rien, après des déclarations de guerre stupides à l'Europe, puis à une Allemagne pacifique - en 70 et 14 à tout le moins -
Combien de millions de morts encore ... combien de gazés par l'ypérite française en 14/18... , combien de sergents déchus de leur grade pour ne pas avoir abattu des soldats qui devenaient fous dans les tranchées et refusaient de monter à l'assaut ...
Combien de grâciés par ce bon Pétain, ... ensuite condamné à mort ? un maréchal, Chef d'Empire condamné par l'aJustice de son pays ...
Imbéciles ? pas certain !
TRAHIS ? oui , hélas
les dernières trahisons furent les défaites politique d'Indochine et d'Algérie ; cette dernière touchant à coeur les Français " pieds noirs "
Epuisés,
saignés,
trahis,
persécutés,
aujourd'hui ruinés par la sécu ... et effrayés par l'immigration invasion qu'ils leur est demandé de financer toujours et encore plus ! ! !
Voilà les Français, et pourtant ils résistent malgré les mediats, les gardiens de la paix qui essaient tant bien que mal de les protéger, et l'aJustice qui relâche leurs agresseurs ;
bientôt 25 millions d'extra européens sur le sol de France ...
LAMA l'a chanté puis 20 ans après des politiciens (complices de la chute), ont repris ce cri : " ne m'appelez plus jamais France "
J'affirme que la tragédie est la suivante : les Nationaux ne comprennent rien au libéralisme ( le vrai celui de BASTIAT et HAYEK) et les Libéraux ne comprennent pas qu'un peuple et une PATRIE, " cette famille des familles" (Mauras), c'est à dire une histoire de sang aussi.
L'ALLIANCE des Nationaux et des Libéraux aurait pu sauver la France
A lieu de quoi nous avons la "rupture" ... avec BORLOO (et Juppé ! ).
Dominique Jean Baptiste
Rédigé par : DJB | jeudi 31 mai 2007 à 13:13