Écoutez l'enregistrement "pot-de-caste" de cette chronique :
Hier M. Chirac faisait son adieu aux Français et je crois avoir suffisamment écrit sur cette chronique mon dégoût profond à l'endroit du personnage, de sa clique et de sa politique, pour ne pas avoir besoin de redire combien j'accueille ce départ avec soulagement.
Les lecteurs du Monde semblent, au contraire, partagés quant à l'héritage chiraquien et je retiens deux attitudes parmi les réactions qui, dès hier se trouvaient en ligne sur site du journal.
La première trouve Chirac formidable :
"Voilà ce que je retiens de Chirac l'Arabe, dit ce lecteur du Monde...
1. Évidemment son opposition courageuse à la guerre en Irak.
2. Son passage à Jérusalem, avec la fameuse phrase lancée aux agents du service de sécurité israélien.
3. Les obsèques qu'il a offertes à Yasser Arafat en 2004 : il a offert au président palestinien des obsèques quasi-nationales, qu'aucun chef d'état arabe n'a pu ou voulu offrir. J'étais tellement fier !
Voilà ce que je retiens du plus arabe des chefs d'états."
Et c'est signé : Mehdi Amor
La seconde me semble à tout prendre plus lucide face à la réalité et à la sincérité du personnage
Je ne retiendrai, dit cet autre lecteur du Monde, qu'une phrase de Jacques Chirac : "Le libéralisme est aussi dangereux et conduira aux mêmes excès que le communisme".
Elle illustre un homme qui n'a, semble-t-il, rien compris aux réalités des XXe et XXIe siècles. Avec son départ, c'est une société faite de rigidités qui disparaît.
Signé : Erwan Le Noan
Au nombre des déclarations pourtant si évolutives de Chirac aucune à ma connaissance en 42 ans de présence dans les ministères, de campagnes électorales, de présidences du conseil général de la Corrèze ou à la tête de notre pauvre république n'a jamais été consacrée aux crimes du communisme.
"Sa seule haine dit-il c'est le fascisme".
Or comme la seule définition empirique de ce mot protéiforme est de constater que c'est ainsi que tous les communistes ont toujours désigné tous leurs adversaires, on peut en conclure que M. Chirac n'a jamais été de près ni de loin un anticommuniste.
À l'inverse cet homme sans tabou, ce soi-disant président de tous les Français avait refusé en 2002 de débattre avec son adversaire.
Pour sa retraite je ne lui offrirai donc pas les œuvres de Jules Monnerot. Il n'a qu'à les acquérir par correspondance. Les Éditions du Trident lui adresseront même en prison si par malheur sa prochaine rencontre avec un juge d'instruction tournait mal.
Je propose cependant que les citoyens se cotisent pour lui faire connaître l'Archipel du Goulag, l'œuvre de Soljénitsyne étant connue en occident depuis 1974, et ceci grâce à ses éditeurs parisiens.
Il restera donc à rompre avec le chiraquisme mais cette rupture, promesse déjà oubliée, ne semble pas pour demain.
JG Malliarakis
Bravi!
Rédigé par : Victor le banni | mercredi 16 mai 2007 à 10:01
D'après votre article, cher monsieur Malliarakis, vous subodorez que le président sortant manquerait de maturité politique et de réalisme? Que ses émois humanitaires seraient un reliquat de la pensée néo-révolutionnaro-anti-
colonialo-capitaliste?
Quel clou dans le postérieur de la Vème! Evitons ultèrieurement de louer les prodiges grotesques et malhabilement unilatéraux d'un chef d'état qui tire contre son propre camp, certains gardiens de but s'en sont mordu les gants pour moins que ça!PMS.
Rédigé par : Minvielle | mercredi 16 mai 2007 à 12:10
J'ai voté Chirac en 1995, avec le souvenir du Chirac de 1986-1988, et à défaut de pouvoir voter Balladur au deuxième tour.
Sans illusion sur l'homme, je croyais son entourage capable de lui imposer les réformes nécessaires, reportées par le suffrage universel en 1988.
L'éviction de Madelin en Août 1995, apprise alors que j'étais en vacances au Québec, m'a vite détrompé.
Je forme des voeux pour que cet homme soit poursuivi par la "vindicte" judiciaire et rejoigne son créateur dans les délais les plus brefs.
Il restera pour moi le symbole d'une forme d'abjection particulière, dans laquelle une imbécilité satisfaite parvient à produire des résultats comparables au cynisme Mitterandien, le panache en moins.
Rédigé par : Marc | mercredi 16 mai 2007 à 14:26
Je viens de lire le commentaire de Marc, qui me paraît un peu abrupt, car on ne saurait souhaiter la disparition et l'exil ad patrem de quiconque, cela serait néfaste pour notre image, mais toute répugnance et animosité mises à part, c'est un système qui a crée Chyrak et c'est un système qui lui a permis de nuire comme il a pu le faire. Souhaitons nous plutôt un vaste et salutaire coup de Krashner dans cette ambiguïté institutionnelle qui a permis les Schyrakeries. Bien à vous, cher co-commentateur. PMS.
Rédigé par : minvielle | mercredi 16 mai 2007 à 17:20
Baaah ni pire ni meilleur que ses deux prédécesseurs, un continuateur de la destruction morale et physique de notre patrie. Son petit suivant est du même bois dont on fait les pelles et saura se montrer aussi vertueux dans la repentance et la soumission aux agents de la finance et l'invasion que son glorieux ainé.
Rédigé par : Yann | mercredi 16 mai 2007 à 23:26
"Tous les arts ont produit leurs merveilles ; l'art de gouverner n'a produit que des monstres."
Saint-Just, Discours sur la Constitution à donner à la France (Convention nationale, 24 avril 1793)
Rédigé par : Philippe JOSSELIN | jeudi 17 mai 2007 à 06:32
Pour rester dans cette note "conventionnelle", c'est Malsherbes je crois, qui constatait qu'on pouvait couper des têtes avec la plus grande sensibilité, et dans l'espoir d'assurer le bonheur de l'Humanité, à défaut de garantir celui des intéressés eux-mêmes.
Ainsi donc, les sentiments d'amour confraternels peuvent produire des résultats néfastes.
Assumant sans vergogne le caractère "abrupt" de cette proposition, je plaide au contraire pour une réhabilitation [la "haine" étant juridiquement interdite par nos lois d'amour et de tolérance] de la radicalité politique, dans la tradition de G. Clemenceau, et à l'imitation de celle que la Gauche déploie, plus que jamais, à l'intention d'une Droite pourtant bien patelarde.
En terme d'image, je crois celle des Droites US ou Britannique plus efficace que celle de la Droite Française pour éviter qu'un quart de son électorat n'aille se promener du côté de la Trinité-sur-Mer et ne fasse ainsi, par défaut, gagner la Gauche.
C'est, semble t-il, ce qu'a réussi à comprendre le vainqueur des dernières présidentielles.
Pour être catalogué comme "gentil", il reste d'ailleurs le cinéma, ou l'opérette.
Rédigé par : marc | jeudi 17 mai 2007 à 19:53
Cher Monsieur,
Je suis rassuré, ayant lu votre commentaire sur Chirac; je m'inquiétais, en effet depuis quelque temps que ma haine du personnage n'ait un caractère pathologique. Bien que je partage votre déconvenue sur cette ahurissante nomination de Kouchner, je reconnais que nous avons accueilli la victoire de Sarkozy avec un immense soulagement. Il est vrai que, comme ce fut le cas en 1958, " le pouvoir
n'était pas à prendre, mais à ramasser...".
Rédigé par : Jean-Bernard Brisset | vendredi 18 mai 2007 à 18:50
Si Chirac me paraît avoir été le plus calamiteux des présidents de la Vème , il ne serait pas juste de le charger de tous les maux.Bien avant lui Giscard , traitre à sa classe comme lui,suivi de Mitterand pas traitre à la sienne mais profondément malhonnête ,avaient mené notre pays sur le chemin du déclin ;Chirac c'est louis XVI , certes pas seul responsable de l'état
dans lequel il a trouvé la France , mais totalement incapable et surtout trop lâche pour y remédier .En outre , à la différence de Louis XVI , il a trompé les siens.
Ces 3 chefs d'état ont fait perdre au pays , dans un monde en évolution rapide ,30 ans.Nous n'avons pas fini de le payer.
l'Histoire retiendra d'eux leur manque de vision , leur indétermination , leur immobilisme , bref leur formidable incompétence.
Rédigé par : meurin | vendredi 18 mai 2007 à 18:50
Cher Monsieur,
Comme Marc, comme vous et tant d'autres, j'ai accueilli avec satisfaction le départ de celui qui nous a imposé la vision du monde chère à sa famille de coeur sans aucun état d'âme. Les promesses de son successeur m'avaient laissé rêveur tant elles dégageaient l'encens démagogique, mais le besoin pressant de voir la France se libérer de ses chaînes a été le plus fort.
J'ai voulu croire en ce renouveau que tout le monde espérait sans trop me faire d'illusions. Les noms de Védrine ou, moindre mal, de Kouchner ont vite fait de me recentrer. La France est repartie pour un tour, le fond ne changera pas. Pour ce qui est de la forme, la sportivité n'aura pas été de mise.
Davidex
Rédigé par : Davidex | samedi 19 mai 2007 à 22:10