Écoutez l'enregistrement "podcast" de cette chronique :
Que mes amis lecteurs et auditeurs ne confondent surtout pas le sujet de ce matin avec la Joie Pascale qui devrait illuminer toute l'Europe chrétienne.
Il s'agit en l'occurrence d'une perspective infiniment plus prosaïque et restreinte. La résurrection du Christ transfigure toute la Création. Dans le pire des cas, l'élection présidentielle endeuillera seulement l'Hexagone. Pardonnez-moi d'y revenir en datant symboliquement de mardi seulement mon petit enregistrement.
N'empêche que les sondages semblent préfigurer, sauf désaveu particulièrement cinglant et de dernière minute, une configuration politique de type nouveau dans notre pays. Les droites, avec leurs trois grands candidats additionnés y écraseraient clairement la gauche. Elles ne se révélent encore capable, pourtant ni d'en déduire des perspectives communes et réformatrices, pourtant nécessaires au salut du pays, ni même de maîtriser les conséquences de cette situation.
Pour la première fois une étude, diffusée dans le public, et vite contredite par les sondages du Point ou du Journal du Dimanche, accordait ces derniers jours une prévision de 16 points à Jean-Marie Le Pen.
Officieusement, on le sait, depuis plusieurs semaines, circulent des évaluations très minutieusement établies en fait par les Renseignements Généraux, travaillant sur la base d'un panel très supérieur aux autres, de 4 000 personnes, sans recours aux techniques correctives douteuses des instituts les plus médiatisés : ils annoncent des pourcentages encore plus forts.
Au fond, j'ignore si la poussée Bayrou, tant annoncée, et commentée, depuis janvier, aura relevé d'une simple opération d'intoxication. Elle importe quand même beaucoup moins, voilà la véritable préoccupation des maîtres du prêt-à-penser du politiquement correct que la possibilité, désormais envisageable de voir un Le Pen crever la barre des 20 %, soit peut-être 10 fois le score actuellement promis au parti communiste.
Or, l'appareil stalino-cégétiste, quant à lui, demeurerait un des piliers de la République, susceptible de conserver encore un groupe parlementaire au Sénat comme à l'Assemblée. Le parti de Thorez persisterait de la sorte à donner des leçons de morale. Il dirait ce que l'on doit tenir pour le Vrai, le Beau, et le Bien.
Dans le système républicain, il tiendrait en somme le rôle assignée à l'Église romaine dans les conceptions chères à l'agnostique Maurras la conservant comme "temple des définitions du Devoir".
Si de telles prévisions se confirmaient, elles désavouereint certes le pronostic des politologues français.
Ceux-ci depuis deux ou trois annnées préemptent au profit de l'UMP, et au bénéfice de la popularité du ministre de l'Intérieur, une partie notable de l'électorat frontiste. Une pareille hypothèse se voit clamée par les uns, redoutée par les autres et dénigrée systématiquement enfin par la gauche. Or, elle demeurerait un phénomène marginal.
Ne commentons pas les variations incroyables des programmes. Voici une nouvelle application de l'expression oubliée "la valse des étiquettes" : les seuls points fixes dans les discours politiciens semblent devoir se cantonner aux limites de la dérision.
Vu l'effondrement, d'autre part, de tous les petits candidats dans les sondages actuels, il paraît arithmétiquement possible qu'un candidat atteignant 20 % des voix ne se retrouve pas au second tour. On ne peut même plus rien exclure :
- ni l'hypothèse d'un effondrement de Mme Royal la reléguant en 4e position,
- ni, à l'inverse, malgré sa nullité, ou peut-être même en raison de celle-ci, son score remonte follement.
On a vu pire, lorsque de vieilles batteries cessent de fonctionner, elles se regonflent parfois.
Tout apparaît donc encore, à 15 jours du scrutin, comme possible.
Parlons donc plutôt du nécessaire pour le redressement de la France. Il faut accepter de battre la gauche en tout état de cause. Et pour mieux s'y préparer, on doit accepter d'en finir avec la diabolisation des prétendues "thèses" prêtées si abusivement aux électeurs frontistes et à leurs porte-parole. Quant aux promesses, souvent absurdes de candidats à court d'idées, mieux vaut en rire que d'en pleurer puisque, de toute manière, ils ne les tiendront pas.
Sarkozy pourrait faire avec Le Pen ce que Mitterrand a fait avec Marchais
Rédigé par : Clavier | vendredi 13 avr 2007 à 12:55