Écoutez l'enregistrement "podcast" de cette chronique :
Ce matin j'enregistrai un petit texte non modifiable, destiné à inciter mes amis auditeurs à voter, civiquement certes, en fonction de leurs réflexions et de leurs convictions personnelles, au regard des programmes de chacun des 12 candidats, sans trop se préoccuper des sondages et des faire-peurs médiatiques.
Sur le terrain de l’analyse des propositions écrites, le professeur Jacques Garello s’est efforcé d’analyser les choix véritables, les choix de société notant de façon assez précise les degrés de libertés économiques mais aussi sociales, scolaires, etc. proposés aux Français.
Voilà exactement ce qu’il écrit dans La Nouvelle Lettre du 16 avril : "nous nous sommes permis, faute de réponse, de passer les programmes écrits par les candidats au crible des réformes libérales. Les résultats sont ceux que l’on pouvait attendre : le libéralisme est exclu de la campagne, avant d’être exclu sans doute d’un futur gouvernement. La preuve en est que le candidat dont les mesures sont globalement les moins éloignées de celles que nous préconisons, mais qui en sont cependant très éloignées, totalise un score de 58 points, alors qu’il lui en faudrait 180 pour se prétendre libéral (si cela l’intéressait). Il s’agit de Nicolas Sarkozy. Il est vrai qu’à l’autre extrême Madame Royal capitalise sur son programme 4 points sur 180. Plus à gauche, on est hors concours."
De manière donc tout à fait relative, son calcul fait au bout du compte ressortir trois candidats relativement plus acceptables, ou moins inacceptables, du point de vue des partisans des libertés : les citoyens candidats Sarkozy, Le Pen et Villers. Bayrou arrive loin derrière avec quelque 20 points.
Nous gagnerions tous à réfléchir sur cette proximité programmatique de trois candidats dont les brillants états-majors n’ont eu de cesse, depuis des mois, de se dénigrer réciproquement depuis des mois, d’intelligents personnages s’ingéniant à souffler sur les braises de la division. Depuis 20 ans, les Français de bon sens n’ont pu que trop mesurer ainsi l'efficience d'une déplorable antienne diabolisant les idées si généreusement prêtées à MM. Le Pen et Villiers.
Depuis quelques mois, les agents de M. de Villepin et les sous-marins des vieux réseaux chiraquiens se sont employés à renouveler le capital de division. Ils se sont complu à distiller un slogan complémentaire, dont on va tâter de l’efficacité au second tour : “tout sauf Sarkozy”. Ils le répétaient sans lassitude : cesseraient-ils de le rappeler demain que la trace ne manquera pas de bénéficier aux dinosaures de la gauche, comme ils ont su se servir dans le passé du “tout sauf Giscard”, puis “tout sauf Barre”, puis “tout sauf Balladur”. On connaît le refrain. On en apprécie depuis 25 ans les bénéficiaires. On doit en sanctionner les inpirateurs.
Je citerai un seul exemple. Et quoique l’ennui distillé par son propos conformiste me dissuade en général d’avoir à le nommer je tiens expressément sur ce terrain à décerner à un de ces laquais son plumeau d’or et sa brosse à reluire d’argent. Toute peine mérite salaire. La fielleuse et haineuse campagne de dénigrement accomplie contre le principal candidat de la droite a reçu en effet le concours et l’acharnement, à défaut de talent, de l’actuel et président du club de l’Horloge et de la Voix des Français. Ce personnage blafard qui discrédite de la sorte depuis octobre 2006 une longueur d’onde hier très-honorable recevra la sanction qui nous permettra de mesurer l’intelligence civique des droites françaises. Et, malgré une expérience militante anticommuniste personnelle de près d’un demi-siècle, qui pourrait m’inciter à douter lucidement de ces milieux, et peut-être même également de ce pays, j’ose y espérer encore en la déroute des sots et en désirer le châtiment.
C’est surtout par ailleurs au système des institutions françaises qu’il convient de réfléchir. Le choix offert par ce premier tour de scrutin, oppose des personnages, des concepts, des équipes et des images médiatiques. Avec le choix du second tour, un débat véritable portera sur des orientations de société. Et en fonction de celui-ci nous allons être appelés à voter quatre fois ce printemps, deux tours de présidentielles et deux tours de législatives, alors que, chez tous nos voisins, pays comparables, concurrents économiques et néanmoins amis, chez les Allemands comme chez les Anglais, les Américains, les Japonais, les Italiens ou les Suisses on vote essentiellement une fois tous les 4 ou 5 ans, à un seul tour, sans maquignonnages et arrière pensées. Et les votes intermédiaires, – aux États Unis il se situe le même jour tous les deux ans depuis plus de 200 ans – viennent simplement confirmer la sanction du scrutin national.
Les trucages du mode de gouvernement de la France, car ils durent ainsi depuis la IIIe république, s'aggravent par l’effet ravageur de sondages entièrement manipulés, et désormais chacun le sait.
Aucun pronostic sérieux, aucune consigne non plus ne me semble de ce fait aujourd’hui honnêtement possible : je puis vous inviter seulement à voter selon vos inclinations personnelles et sans vous soucier des mots d’ordre manipulateurs, comme si nous nous comportions en citoyens vraiment libres.
JG Malliarakis
PS. Je vous invite aussi sur le site d’Arcole à consulter ou à écouter (format MP3) l’entretien de ce soir 20 avril avec M. Fred Aftalion, qui se livre hors contexte électoral bien sûr, à une apologie de la libre entreprise et de l'occident. Et je vous invite aussi, pourquoi pas, à commander son dernier livre, Histoire de la Révolution bourgeoise aux Éditions du Trident.
"On ne peut clairement déterminer quels sont les hommes de l'espèce la plus nuisible dans une république, ou ceux qui désirent acquérir ce qu'ils ne possèdent pas, ou ceux qui veulent seulement conserver les honneurs qu'ils ont déjà obtenus."
Niccolo Machiavelli, Discours sur la Première Décade de Tite Live
Rédigé par : Philippe JOSSELIN | vendredi 20 avr 2007 à 20:06
Meme si le candidat dont je me sens le plus proche gagne , je reste inquiet quant à son pouvoir de reforme.
Les syndicats risquent de descendre dans la rue et de bloquer les choses.
Les jeunes des quartiers se preparent à manifester
brutalement avec de belles images pour les téles.
Le Conseil Constitutionnel
(aux mains des chiraquiens et des "tout sauf Sarko" vont savoner la planche constitutionellement...
Je prefére ne pas imaginer une Assemblée Nationale Rose-Verte-UDF avec une cohabitation à la clef.
Rédigé par : Gourbetian | samedi 21 avr 2007 à 17:05
Cher Jean-Gilles,
Comme c'est réconfortant d'entendre votre voix dans le concert d'inepties de cette campagne électorale.
Bravo,
Florin Aftalion
Rédigé par : Florin Aftalion | dimanche 22 avr 2007 à 18:27
Depuis une semaine je ne parviens plus à écouter vos podcasts. Cela vient-il de mon PC ou de votre site?
Merci
Rédigé par : Jean-Bernard Brisset | mardi 24 avr 2007 à 19:05