Ecoutez le podcast de cette chronique :
Rangeant périodiquement ma bibliothèque j'en retire un vieux livre oublié de Louis-Ferdinand Céline : les Beaux draps publié en 1941.
Mince joie de collectionneur. Déception de lecteur.
Car, en le relisant cette nuit je n'ai pas pu retrouver le génial auteur du Voyage. Quelques rares fulgurances d'écriture. Et déjà beaucoup de cette aigreur terrible, si prégnante dans ses romans d'après guerre.
Sur le fond, hormis les outrances antichrétiennes, propices comme lectures de Carême, et les abjections antijuives, Nietzsche a dit tout le reste beaucoup mieux, en quelques chants de Zarathoustra. Pas la peine par conséquent de remugler ces 222 pages céliniennes.
Quel rapport me demandera-t-on avec Ségolène Royal ? Oh que si ! Nous nous trouvons bel et bien en présence du Dernier des hommes, dont l'achèvement telle une affreuse sculpture, effarante de médiocrité satisfaite, semble s'accomplir dans l'Hexagone 2007.
Céline exécrait "la France capitale Vichy", annoncée d'ailleurs par son Mort à crédit : celle-ci retrouverait presque des titres de gloire, et des objets de nostalgies, si nous la comparons aux perspectives offertes aux Français par le couple Royal Hollande. Figurez-vous en effet que ces deux glorieux de la décadence se retrouvaient, lors d'un meeting à Limoges le 29 mars.
Les semaines et les jours précédents, on avait ressenti l'impression d'une sorte de fâcheuse distanciation, y compris sur le plan décisif de la fiscalité, entre François et Ségolène ès qualité, l'un de premier secrétaire du parti, l'autre de candidate officielle, successivement contre les éléphants, puis sans les éléphants, et actuellement, en l'attente d'un nouveau tour de manège, avec les éléphants.
Les deux illustrissimes exercent les fonctions régionalisées de député-maire de Tulle, l'autre de présidente en Poitou-Charentes. Pour ces deux Parisiens la décentralisation bat son plein..
Eh bien désormais l'heure des retrouvailles s'annonce : à l'Élysée ? L'autre à Matignon ? Mme Royal ne présente-t-elle pas maintenant François Hollande comme "l'un des hommes politiques les plus brillants de sa génération" affirmation pour le moins surprenante délivrée à Tulle le 28 mars. Tout va donc pour le mieux pour eux.
Tout ne va pas bien, en revanche, pour les Français chez eux, et pour la France dans le monde. La faute à Chirac ? Certainement. À Douste-Blazy ? Un peu. À la mesure de l'insignifiance de ce personnage. Qu'advienne son élection et le très méchant Iznogoud ne perd rien pour attendre.
Mais au moins pouvons-nous évoquer une certitude : avec les enfants gâtés de la Mitterandie, aucun sang impur n'abreuvera plus aucun sillon. Tout simplement le sol de France tombera un peu plus, beaucoup plus même, en déshérence, en jachère et en friche, en attendant que le vide abhorré de la nature se voit comblé par d'autres.
La marche du monde ne préoccupe aucun de ces politiciens. Vous me pardonnerez j'espère, n'appartenant pas à leur univers, de l'évoquer dans un courrier peut-être plus substantiel le 2 avril. L'abaissement du pays les inquiète moins encore, dès lors que les prébendes et les privilèges de la classe politique et des technocrates demeurent intacts, et qu'on renouvelle le parc officiel des voitures de fonction.
Quant au danger et aux stratégies de l'islamisme (1) auxquels nous nous trouvons confrontés, aucun des gros candidats n'ose même aborder cette question ; à peine la mentionneront-ils sous des angles trompeurs.
J'espère que vous éprouverez donc quelque intérêt comme je l'ai ressenti moi-même en tendant le micro (2) sur le sujet à un excellent spécialiste M. René Marchand.
- Pour cesser de parler de l'islam sans rien en connaître, on lira "le" Lammens
- Émission du 30 mars sur le site d'Arcole. M. René Marchand est l'auteur de Mahomet : la contre-enquête (livre disponible aux bureaux de Monde-et-Vie, 14 rue Edmond Valentin 75007 Paris prix € franco 23 €)
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